Érigée en philosophie pendant cinq ans, l’utilisation de la data prend désormais une place moins prépondérante au TFC, où elle ne régira plus entièrement le mercato.
Annoncé le 5 décembre, le départ de Julien Demeaux, responsable des opérations football du TFC et membre de son comité stratégique, a rendu un peu plus claire la fin de l’ère de la data-reine à Toulouse. Même s’il n’a pas fallu attendre, pour s’en apercevoir, que s’en aille celui qui était depuis 2020 le chef d’orchestre de cette stratégie basée sur les statistiques, qui a fait le renouveau du club haut-garonnais.
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Si lors de sa conférence de presse de présentation en tant que nouveau président du club, en juillet dernier, Olivier Cloarec avait reconnu que la data était “un vrai sujet”, l’ancien président exécutif du Stade Rennais – où il a déjà travaillé avec des outils datas, mais à échelle moins importante que ce qui se faisait au TFC ces dernières années –, revient à une approche plus traditionnelle, notamment sur le mercato. Là où Damien Comolli assurait ne faire intervenir les agents de joueurs qu’à la fin du processus de recrutement, après avoir identifié les potentielles recrues (ce qui n’était pas toujours vrai, pour le transfert de Joshua King par exemple, initié par une proposition d’agent), son successeur, homme au réseau très étendu, est plus volontiers ouvert aux propositions.
Le tandem qu’il incarne avec Viktor Bezhani, directeur sportif, souhaite également remettre le scouting un peu plus au centre des processus. Si l’observation des joueurs sur le terrain n’avait pas disparu ces dernières saisons, elle devrait prendre une place plus prépondérante désormais. Ces derniers jours, le TFC a publié une offre d’emploi pour un poste de scout senior, qui viendra épauler Julia Arpizou, occupant une fonction similaire au sein de la cellule de recrutement du club. Si la fiche de poste précise qu’il s’agira notamment de “développer une approche innovante, fondée sur la data”, il est également explicitement fait mention d’un travail de collecte des informations directement sur le terrain, à l’international.
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De manière générale, la data ne sera plus le seul juge de paix pour valider ou non le recrutement d’un joueur. L’été dernier, plusieurs profils repérés par Viktor Bezhani n’avaient pas passé le “cut” de la data ; ce cas de figure ne devrait plus se poser. L’actionnaire majoritaire du club, le fonds d’investissement américain RedBird Capital Partners, qui avait choisi Damien Comolli pour incarner cette méthodologie qui a fait l’ADN du TFC pendant cinq ans, continue évidemment de croire à la data, mais accepte aussi qu’elle prenne une place moins fondamentale dans le recrutement.
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En revanche, cela ne signifie pas nécessairement que le club se tournera davantage vers le marché français, souvent plus cher. Comme les années précédentes, le TFC devra se montrer malin sur le marché, pour attirer des jeunes joueurs à fort potentiel, dans un contexte hyper concurrentiel où la baisse des droits TV limite le champ des possibles économique.

