Le département voit fleurir les projets de gaz vert. D’ici 2050, leur production pourrait atteindre un niveau proche de la consommation actuelle du territoire.
La pizzeria Mongelli à Blagnac, récemment convertie au gaz vert, illustre l’intérêt croissant des acteurs privés locaux pour cette énergie émergente.
En Occitanie comme en Haute-Garonne, le développement du gaz vert s’accélère. Pour GRDF, un mix énergétique complet reste essentiel pour décarboner l’ensemble des usages à coûts maîtrisés.
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Dans cette perspective, le gaz vert est appelé à jouer un rôle de premier plan. Aujourd’hui, il représente environ 5 % des volumes injectés dans les réseaux régionaux et devrait atteindre près de 20 % d’ici cinq ans.

“Ce n’est pas un vœu pieux : nous suivons plusieurs indicateurs qui montrent que nous sommes réellement en train d’y aller. Les agriculteurs se projettent, anticipent, investissent. Et nous adaptons nos réseaux en conséquence : 200 km de réseau posés actuellement, et 90 km supplémentaires cette année rien que pour raccorder ces nouveaux sites”, détaille Alban Mathé, directeur régional du distributeur de gaz.
À l’échelle départementale, 4 % du gaz consommé est aujourd’hui vert, et ce sera plus de 12 % en 2028. “Avec 5 000 km de réseau, 5 unités de méthanisation et 1 rebours en service, la Haute-Garonne est un territoire clé pour le développement du gaz vert”, explique le fournisseur.
Toulouse est aussi l’une des premières métropoles françaises à avoir massivement investi dans les flottes au GNV puis au bioGNV. “Cette politique crée un débouché local immédiat pour le gaz vert. C’est un cas d’école, où une production rurale soutient directement une mobilité urbaine décarbonée.”
“Même si le potentiel agricole est moins vaste que dans le Gers ou l’Aude, la dynamique haut-garonnaise est excellente, ajoute Alban Mathé. Nous voyons un nombre croissant de projets matures avec des unités capables d’assurer une injection régulière et adaptée aux besoins locaux”.
À Blajan, les excédents redirigés vers d’autres villes
D’ici 2028, les 18 projets de gaz vert prévus en Haute-Garonne, dont 5 fonctionnent déjà, produiront assez d’énergie pour couvrir une part importante des besoins locaux.
Reste à savoir si un mix de gaz 100 % renouvelable pourra être atteint en 2050. Pour Séverine Eliot, déléguée Gaz Verts, la réponse est oui, ou quasiment. “En Haute-Garonne, le potentiel de biomasse méthanisable représente un total de quasiment 4,5 TWh/an de gisements de production de gaz verts à horizon 2050, soit plus de 95 % de la consommation du département.”
Cette ressource est appelée à croître, avec les bénéfices environnementaux et économiques associés.
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“À Blajan, le site de méthanisation lancé en janvier dernier produit plus de biométhane qu’il n’y a de gaz consommé sur Aurignac et Boussens, notamment en période estivale. Une installation de rebours a donc été installée pour comprimer le biométhane excédentaire depuis le réseau de distribution afin de l’acheminer via le réseau de transport vers d’autres zones de consommation, notamment l’aire toulousaine.”

