December 9, 2025

Un mécanicien aéronautique jugé pour avoir falsifié le certificat d’un avion

l’essentiel
Un mécanicien et un pilote d’avion comparaissaient devant le tribunal de Tarbes ce mardi 9 décembre. Le premier est accusé d’avoir produit un faux document attestant de la bonne conformité de l’appareil. Le deuxième, d’avoir utilisé ce faux certificat.

C’est une affaire de haut vol qui était jugée, ce mardi 9 décembre, par le tribunal de Tarbes. En octobre 2019, un avion est immobilisé sur le tarmac de l’aéroport de Tarbes-Lourdes-Pyrénées. L’appareil présente une avarie : il ne peut plus redécoller. Les gendarmes sont missionnés pour établir un rapport. Ils confirment que des réparations doivent être effectuées au niveau des freins et des pneumatiques. L’avion, lui, est exploité par la société Azur aéro assistance, à Cannes. Mais les démarches vont prendre du temps, dans ce hangar de l’aéroport au pied des Pyrénées. Car l’aéronef est immatriculé aux États-Unis.

Quelques semaines plus tard, l’avion est réparé par Aéro Pyrénées maintenance. Le propriétaire de l’avion missionne un mécanicien aéronautique, J-C. I., pour attester de la bonne confirmité de l’appareil, aux yeux de la réglementation française mais aussi américaine. Problème, le mécano ne se déplacera jamais pour vérifier. Pourtant, le chef de l’entreprise cannoise, également pilote, reçoit bien le certificat signé sur son bureau. Le technicien se retrouve alors accusé de faux et le responsable, d’usage de faux. Ce mardi, aucun des deux n’a fait le déplacement jusqu’au tribunal de Tarbes pour se défendre.

” Il ne savait pas que c’était un faux “

” Par ailleurs, la réglementation impose un mécanicien agrémenté par les États-Unis pour valider avant la remise en marche de l’appareil “, observe la présidente du tribunal. L’avion est resté immobilisé un mois dans un hangar technique de l’aéroport. ” Il apparaît dans les carnets d’entretien que l’échéance des visites annuelles obligatoires était souvent dépassée. C’est comme si son contrôle technique n’avait pas été effectué “, simplifie le procureur. Pour lui, c’est clair : le chef d’entreprise sait, depuis Cannes, qu’il a entre les mains ” un certificat de complaisance “. Bref, il lui reproche d’avoir fermé les yeux. ” C’est un professionnel de l’aviation, pas un débutant. Il sait ce qui est en règle et ce qui ne l’est pas “, appuie-t-il en demandant pour chacun, le mécanicien auto et pour le responsable de la société, 3 000 euros d’amende.

François Sartre, l’avocat du pilote, réfute cet argument. ” Il ne savait pas que c’était un faux. Il était persuadé que le mécanicien était de bonne foi. D’ailleurs, ils sont fâchés aujourd’hui à cause de cette affaire et ne travaillent plus ensemble “, commence par plaider cet avocat spécialisé dans la défense des pilotes privés, depuis Marseille. Il précise : “ Mon client n’a reçu aucune condamnation ni la moindre poursuite pendant sa longue carrière dans l’aéronautique, c’est quelqu’un de très sérieux. Alors ce faux certificat, c’est une faute de son atelier, pas de la sienne.

La décision a été mise en délibéré pour le 17 février 2026.

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