December 9, 2025

"25 chats à la maison" : familles d’accueil, elles participent au sauvetage de dizaines d’animaux

l’essentiel
Entre engagements bénévoles et sauvetages quotidiens, les familles d’accueil jouent un rôle crucial pour désengorger le refuge de la SPA du Gers, particulièrement saturé. Rencontrées sur le site du refuge à Ordan-Larroque, deux familles accueillent des dizaines de chats depuis quelques mois.

Tout a commencé avec Twix, il y a plusieurs mois. Alors que son époux venait de perdre sa mère et souhaitait trouver du réconfort auprès des animaux en devenant famille d’accueil, Hélène décide de le suivre dans l’aventure. “À l’époque, il avait déjà Shakira, un chat sauvage, et moi j’ai donc pris Twix, qui était en gestation et dans une situation d’urgence”, raconte-t-elle.

En avril dernier, Hélène devient ainsi famille d’accueil pour la première fois, sous la houlette de la Société protectrice des animaux du Gers, basée à Ordan-Larroque, à l’ouest d’Auch. “Ma Twix m’a mis bas à la maison, elle a fait six beaux bébés”, confie-t-elle, encore émue plusieurs mois après. C’est grâce à l’accompagnement de Florence Roulleau, responsable du refuge depuis décembre 2024, qu’Hélène a été formée pour accueillir des animaux en situation d’urgence.

À gauche, Jean-Pierre Revault, Florence Roulleau, Hélène et Mélodie.
À gauche, Jean-Pierre Revault, Florence Roulleau, Hélène et Mélodie.
DDM – SD

Aujourd’hui, elle possède onze chats à son nom, auxquels s’ajoutera bientôt un nouveau venu qu’elle vient tout juste d’adopter, et trois autres qui attendent encore leur famille définitive. Une situation similaire à celle de Mélodie, elle aussi famille d’accueil pour la SPA du Gers depuis juin dernier. “Il nous est déjà arrivé d’avoir 25 chats à la maison pour soulager la structure”, sourit-elle.

Un système tout juste réintroduit

Le principe de familles d’accueil a été réintroduit dans l’association au début de l’année. “Les discussions que nous avons eues à partir de septembre-octobre 2024 ont montré que les familles d’accueil existaient autrefois dans notre association, et qu’il serait judicieux de remettre ce dispositif en place”, explique Pierre-Alexandre Reveau, président de la SPA depuis mai 2025.

Ces familles, bénévoles, permettent d’éviter la saturation du refuge en accueillant temporairement plusieurs animaux. Cela offre aussi la possibilité d’en prendre davantage en charge sur la structure. “Cela permet la socialisation des animaux, mais aussi la recherche de familles adoptantes grâce au réseau des bénévoles”, poursuit le président.

Hélène a pu revoir Perséphone, un chaton qu’elle a dû remettre au refuge pour qu’il soit adopté, malgré l’attachement et le lien qu’elle avait créé avec lui.
Hélène a pu revoir Perséphone, un chaton qu’elle a dû remettre au refuge pour qu’il soit adopté, malgré l’attachement et le lien qu’elle avait créé avec lui.
DDM – SD

Les familles d’accueil sont particulièrement indispensables pour le biberonnage des chatons, impossible à assurer au refuge. Les frais liés à l’entretien des animaux pris en charge sont assumés par l’association. Dans le Gers, il existe deux types de familles d’accueil : les familles temporaires, comme Hélène et Mélodie, les familles dites de longue durée, qui gardent l’animal de façon permanente, même s’il reste la propriété du refuge, lequel prend en charge les pathologies connues lors du transfert.

“La différence avec une adoption classique, c’est qu’on s’est rendu compte que certains animaux n’étaient pas adoptés en raison des frais vétérinaires potentiels. Pour les familles d’accueil longue durée, ces frais sont couverts. En revanche, l’animal doit rester sur le territoire français”, précise Pierre-Alexandre Reveau.

“C’est un travail”

Depuis le début de l’année, entre 20 et 25 familles ont accepté d’accueillir temporairement chiens ou chats. “Quand les gens trouvaient des animaux et que nous n’avions pas de place, nous leur proposions de devenir famille d’accueil en attendant qu’une place se libère. Cela nous a permis de sauver plus d’animaux sans surcharger le refuge, car nous étions à capacité maximale, surtout cet été”, explique Florence Roulleau.

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Le système semble porter ses fruits : 40 chats ont été adoptés au mois de novembre. “Mais nous avons encore 66 chiens, et environ 142 chats. En comptant les familles d’accueil, une trentaine est actuellement placée chez elles”, détaille-t-elle.

Les familles d’accueil restent donc essentielles au bon fonctionnement du refuge, même si cela demande un réel engagement. “Je n’ai jamais passé un seul mois de ma vie sans animaux à la maison, raconte Hélène. Mais c’est un travail, un travail bénévole, et parfois même un travail de nuit. Je peux vous dire que certaines nuits, il faut se lever !”

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