Les Insoumis Agenais relancent le débat autour de la LGV Bordeaux-Toulouse qui a secoué le dernier conseil municipal. Avec la gauche, ils considèrent que les minutes gagnées par la LGV “pourraient être perdues dans la liaison entre les deux gares de Brax et d’Agen”.
Le dernier conseil municipal de la ville d’Agen a été marqué par un échange tendu entre Jean Dionis, maire sortant briguant un quatrième mandat, et l’opposition de Laurent Bruneau concernant la pertinence de la LGV Bordeaux-Toulouse, et notamment celle de la construction d’une nouvelle gare à Brax.
Les Insoumis Agenais interviennent à leur tour dans ce dossier dont le coût total est estimé à 14 milliards d’euros. Dans un communiqué adressé à notre rédaction, ils déplorent “que de nombreuses incertitudes subsistent, alors même que les aménagements ferroviaires au sud de Bordeaux et au nord de Toulouse laissent croire que le projet est réellement lancé”.
Projet alternatif
Ils refusent “ce projet imposé” et demandent que la liste “Vivement Agen”, candidate aux élections municipales de mars 2026, porte “clairement le projet alternatif de réaménagement des voies existantes, sécurisées et rénovées en vue de l’amélioration des transports du quotidien”.
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“Je suis pour le maintien et le développement de tous les trains du quotidien en gare d’Agen Centre (TER et Intercités)”, a déclaré récemment Laurent Bruneau. Le chef de file de “Vivement Agen”, liste rassemblant toute la gauche (courant LFI compris), a réitéré “son attachement résolu à la desserte ferroviaire locale”.
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En parallèle, l’élu a également réaffirmé que “l’erreur historique est d’avoir opté pour une nouvelle gare”. La mise en service de la ligne à grande vitesse entre Bordeaux et Toulouse est programmée pour 2032. Sur le papier, elle devrait permettre de relier Agen à Bordeaux et à Toulouse en moins de 30 minutes, contre 1 h 10 aujourd’hui.
“Ce projet LGV devrait faire gagner 26 minutes, un gain de temps illusoire, car ces minutes pourraient être perdues dans la liaison entre les deux gares de Brax et d’Agen”, pointe LFI. Le parti de Mélenchon avance que le “projet alternatif, lui, pourrait faire gagner au minimum 10 minutes”.
“En trottinette ?”
En conseil municipal, ces “26 minutes” avaient animé le débat. Laurent Bruneau avait considéré que, depuis le centre-ville d’Agen, “il faut compter 15 à 20 minutes”. Jean Dionis avait rétorqué : “En trottinette ? Il y a 6 km entre Agen et Brax”. Précisément 6,2 km selon Via Michelin que nous avons consultée pour un calcul d’itinéraire. Sans trafic, le site affiche un temps de parcours de 8 minutes. Ce lundi, à 17 h 50, l’application Waze, elle, indique 17 minutes.
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“La circulation étant ce qu’elle est, explique Laurent Bruneau, on ne met pas 5 minutes en voiture pour rallier la mairie, par exemple, au pont de Camélat puis le site de la future gare”. Il ajoute : “Sauf à vivre dans les environs de Brax, ou rive gauche, les Agenais ne gagneront donc qu’une dizaine de minutes pour se rendre à Bordeaux… pour un coût du billet beaucoup plus important”.
En mai 2024, à l’occasion d’une visite d’Étienne Guyot, préfet de la région Nouvelle-Aquitaine, sur le site de la future gare LGV d’Agen-Brax, Vincent Bouvier, représentant le maître d’œuvre du projet SNCF Gare et connexions, avait confié que cette “navette TER” devrait mettre six minutes pour assurer la liaison entre les deux gares.

