September 24, 2025

Un abattoir visé par des inspecteurs pour non-conformités sur le bien-être animal : cet arrêt de la filière porcs menace la structure

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L’autorisation d’abattage des porcs sur le site de Saint-Céré, dans le Lot, a été suspendue par les services de l’État, vendredi, suite à un contrôle. Une décision inattendue pour Cauvaldor qui gère cette structure multi-espèces et qui craint que cela n’aggrave les difficultés de l’établissement, au risque de mettre son avenir en péril.

Une course contre la montre s’engage pour Cauvaldor et les équipes de l’abattoir de Saint-Céré. Depuis vendredi, après la notification de la préfecture du Lot suspendant l’autorisation d’abattage de porcs, l’activité du site tourne au ralenti, limitée aux filières bovins, veaux et ovins.

“C’est une situation inquiétante, car le porc représente 40 % de l’activité de l’abattoir, prévient d’emblée Jean-Claude Fouché, président de la communauté de communes qui rappelle que : “Rien qu’avec les deux plus gros apporteurs, ce sont une centaine de porcs abattus par semaine sur le site. Auxquels s’ajoutent les éleveurs locaux et les transformateurs”.

Sans perdre de temps, ils ont relancé leurs fournisseurs et se sont réunis pour élaborer une solution rapide, conforme en tout point aux attentes notifiées. Celles-ci concernent les conditions d’abattage des porcs. “Les pratiques et conditions matérielles n’étaient pas en conformité avec la réglementation sur le bien-être animal. Les exigences sur cette espèce n’étant pas atteintes, c’est ce qui nous a amenés à prononcer cette suspension, après la visite des inspecteurs de la FINA (Force d’inspection nationale en abattoir rattachée au ministère de l’Agriculture), ce vendredi”, intervient pour sa part, Claire Raulin, préfète du Lot, tout en précisant que “Cette mesure n’était en aucun cas liée à un manque d’hygiène”.

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Un problème sur la méthode d’étourdissement des porcs

Cependant, cette décision laisse les professionnels de l’abattoir désabusés. “On nous signale qu’il y a un problème d’étourdissement des porcs avant l’abattage avec des taux de non-conformité très élevés. Or, la procédure appliquée est celle qui a été validée. Nous sommes donc surpris. Le respect du bien-être animal est primordial, tout comme l’hygiène”, argumente Jean-Claude Fouché.

Une mauvaise nouvelle pour l’abattoir qui, face à un outil vieillissant, avait fait réaliser des devis et devait signer la semaine prochaine un investissement pour une recomposition complète de la chaîne du porc. “On va devoir aller plus vite, mettre tout cela en place rapidement. Il faut qu’on parvienne à se réorganiser, à enclencher et à caler de nouveaux contrôles et tests avec les services de l’État, pour reprendre l’activité. Mais il faudra que nos process soient efficaces pour répondre aux attendus”.

La filière porcs représente 40 % de l’activité économique de l’abattoir de Saint-Céré.
La filière porcs représente 40 % de l’activité économique de l’abattoir de Saint-Céré.
Photo d’illustration / DDM Archives – DDM MANUEL MASSIP

Car, pour le président de Cauvaldor, il est hors de question de se faire opposer un nouveau refus. Il espère que d’ici moins d’un mois, la chaîne aura pu redémarrer dans de bonnes conditions, pour ne pas non plus mettre en difficulté les éleveurs du Lot et des départements voisins et les entreprises de transformation en aval.

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Sans cet agrément, la survie de l’abattoir de Saint-Céré et des 20 emplois directs est donc clairement menacée et avec elle, toute une filière agricole. “Nous avions déjà eu des difficultés signalées suite à des inspections, sur l’abattage rituel pour la viande bovine halal notamment, mais des mesures correctives avaient été actées. Il y avait un suivi, nous étions particulièrement vigilants sur l’ensemble des filières.”, insiste l’élu du territoire.

Déjà en difficultés financières, l’abattoir de Cauvaldor avait revu sa stratégie économique, notamment par une meilleure maîtrise des coûts, passant de 5 jours d’abattage à 4 seulement. Ainsi qu’en adaptant sa masse salariale et son organisation à la baisse de tonnage. “C’est un métier qui souffre, admet Jean-Claude Fouché. On doit aller chercher des animaux plus loin, pour maintenir les volumes d’activité.”

Dans ce contexte délicat, Claire Raulin assure que les services de la préfecture du Lot seront particulièrement attentifs à la situation. “C’est un outil important pour le territoire et les agriculteurs. Nous les accompagnerons pour qu’ils fonctionnent d’une manière totalement satisfaisante”.

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