December 6, 2025

REPORTAGE. Sièges, couleur, climatisation, on est monté dans la première rame de la ligne C du métro de Toulouse

l’essentiel
Dans le Nord, le centre d’essais ferroviaire accueille la toute première rame de la ligne C de Toulouse. Une étape clé avant sa mise en service prévue fin 2028.

Sous un ciel gris d’hiver et 3 petits degrés, elle scintille dans sa livrée bleu-blanc-brique. Ce vendredi 5 décembre, au Centre d’essais ferroviaire de Valenciennes, la toute première rame Metropolis destinée à la future ligne C de Toulouse a roulé devant les équipes de Tisséo et Alstom.

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À bord, ingénieurs et techniciens observent chaque son, chaque vibration. “Aujourd’hui, on valide le train. L’an prochain, on validera les systèmes : automatisme, signalisation, interfaces”, rappelle Xavier Champaud, chef de projet chez Alstom.

Des barres pour s’appuyer seront également disponibles.
Des barres pour s’appuyer seront également disponibles.
DDM – C. Dm.

L’objectif, c’est 10 000 km d’essais pour ce premier exemplaire. Ce sera 500 pour le second encore en Pologne, attendu fin décembre.

Un site unique pour éprouver le matériel roulant

Installé dans le Valenciennois, le centre est un passage obligé pour les nouveaux métros. Accélération, freinages, virages serrés, endurance…

La rame toulousaine a déjà atteint les 80 km/h, sa vitesse de pointe, comme elle le fera sur certaines sections de la future ligne – notamment la plus longue, 2 km entre Blagnac et Saint-Martin-du-Touch.

Les sièges sont placés latéralement, et la rame est 30 % plus large que sur les lignes A et B.
Les sièges sont placés latéralement, et la rame est 30 % plus large que sur les lignes A et B.
DDM – C. Dm.

À l’intérieur, les visiteurs découvrent un espace optimisé. Portes plus larges, couloirs fluides, circulation “boa” d’un bout à l’autre du train, climatisation intégrée, plans lumineux par LED au-dessus des portes : tout a été pensé pour transporter plus, plus vite et plus confortablement.

La ligne C roulera sur des roues et non sur des pneus, comme les lignes A et B
La ligne C roulera sur des roues et non sur des pneus, comme les lignes A et B
DDM – C. Dm.

“Le train passe plus de 25 % de son temps à l’arrêt en station”, explique Jean-Jacques Laporte, chef de projet à Tisséo Ingénierie.

“Le flux de montée-descente est crucial : il conditionne la vitesse commerciale. D’où ces portes plus hautes et larges. En théorie, nous augmentons de 50 % le débit.”

Un enjeu : absorber la foule sans ralentir

Au-delà de la technologie, c’est la capacité à avaler le flux qui fera la performance. “Dans certains réseaux, au-delà de 80 % de charge, tout se ralentit”, poursuit Jean-Jacques Laporte.

“L’objectif est 15 000 voyageurs par heure et par direction. Il faut que fauteuils et poussettes puissent se croiser, contrairement au VAL actuel, sur les lignes A et B.”

Il y a 3 ans, en janvier 2023, une première maquette de rame de la ligne C avait été exposée près du Capitole.
Il y a 3 ans, en janvier 2023, une première maquette de rame de la ligne C avait été exposée près du Capitole.
DDM – C. Dm.

Les vélos resteront interdits, hors pliants. Mais l’accessibilité progresse : il y aura deux ascenseurs par quai sur la future ligne, pour éviter les situations où une personne à mobilité réduite doit poursuivre jusqu’à la station suivante pour changer de sens.

“On garantit disponibilité et évacuation”, souligne Tisséo.

On passe du pneu au rail

Sur le retour vers l’atelier, les techniciens croisent un VAL toulousain d’ancienne génération. Différence de largeur, différence d’époque aussi.

La couleur brique se retrouve sur les larges sièges du métro.
La couleur brique se retrouve sur les larges sièges du métro.
DDM – C. Dm.

“On passe du pneu au rail”, glisse Xavier Champaud. Une évolution plus écologique, moins génératrice de particules, avec un travail particulier mené sur la réduction du bruit et des vibrations.

L’image est symbolique : Toulouse a désormais son premier train. Reste à transformer l’essai.

Ligne C : où en est le chantier ?

La construction de la ligne C avance sur l’ensemble de son tracé de 27 km entre Colomiers et Labège. À Toulouse, le percement des stations et des ouvrages souterrains se poursuit, tandis qu’au sud-est le viaduc est à présent achevé. Plusieurs tunneliers sont à l’œuvre sur les sections urbaines profondes. Les travaux de génie civil doivent s’achever progressivement entre 2025 et 2026, laissant place aux aménagements intérieurs et à la pose des équipements ferroviaires. L’arrivée des rames de série est prévue à partir de mi-2027, avant une période d’essais “à vide” en carrousel. La mise en service commerciale est annoncée pour fin 2028, avec un objectif de 200 000 voyageurs quotidiens.

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