Le maire d’une commune des Pyrénées-Orientales est aux abonnés absents depuis 5 mois. Philippe Petitqueux est parti à Tahiti et ne laisse aucune nouvelle à l’équipe municipale. Face aux accusations d’abandon de poste, Philippe Petitqueux a répliqué en publiant un communiqué pour se défendre publiquement.
Mystère à Formiguères ? Philippe Petitqueux, maire de Formiguères (Pyrénées-Orientales), a disparu depuis cinq mois… “Il est parti à Tahiti et je n’ai pas de nouvelles de lui”, a répondu Serge Vaills, premier adjoint à nos confrères du Parisien. “Je pensais que Philippe Petitqueux partait seulement quelques semaines, mais non. Il serait parti monter une activité d’accrobranche”.
“De notre côté, on fait tourner la boutique, mais des dossiers sont bloqués car seul le maire a les autorisations”, déplore l’adjoint.
“Cela représente 1 000 euros par mois environ”
L’équipe municipale, qui est passée de onze à six personnes après plusieurs démissions et désengagements, est embarrassée : le maire continue à toucher ses indemnités, alors qu’il est à l’autre bout du monde. “Cela représente 1 000 euros par mois environ. Le préfet vient toutefois de nous indiquer que nous pouvions cesser de la verser”, précise Serge Vaills. “Le préfet m’autorise à signer tout document en indiquant ‘maire empêché’ mais cela me dérange car il n’est pas empêché, il est tout simplement parti”.
Le premier adjoint décrit des tensions au sein de l’équipe municipale avec un maire qui a voulu “imposer des choses à sa façon”. Face à cette absence non justifiée, les forces en présence se sont organisées pour tenir jusqu’aux prochaines élections municipales de 2026. Le maire sortant se présentera-t-il ?
Réponse du maire
Face à la médiatisation de l’affaire, Philippe Petitqueux a tenu à se défendre publiquement. “La réalité de mon départ a été déformée et instrumentalisée. Mon installation en Polynésie n’a rien d’un départ précipité : c’est un projet prévu et réfléchi, évoqué dès le printemps avec mon équipe”, explique-t-il dans un communiqué de presse. “À ce titre, j’ai perçu des indemnités jusqu’au mois de septembre, période durant laquelle j’ai effectivement continué à travailler. Je n’ai perçu aucune indemnité après cette date.”
Dans la suite de son communiqué, Philippe Petitqueux s’en prend aussi à son ancien premier adjoint, lui reprochant son attitude durant le mandat : “Concernant le 1er adjoint, il a très peu agi durant tout le mandat malgré l’étendue de ses délégations, ce que beaucoup ont pu constater”, fustige-t-il. “Cette attitude ne s’inscrit pas dans une volonté de construire, mais relève avant tout d’une ambition personnelle. Qu’il s’exprime dans la presse 6 mois après mon départ montre surtout sa volonté de se mettre en avant en période préélectorale, alors qu’il était parfaitement informé du fonctionnement mis en place.”
Philippe Petitqueux dénonce un “climat humain très tendu” avant pesé sur la vie municipale. Il évoque notamment des “insultes, menaces et violences” ainsi qu’un usage toxique des réseaux sociaux, devenus selon lui “le terrain de rumeurs, d’attaques personnelles et de propos infondés”. Il affirme que sa famille a été touchée, et que ses enfants ont même été “pris pour cibles dans leur établissement scolaire”.
Plusieurs agents municipaux auraient également été visés, assure-t-il, au point que certains ont quitté leur poste. Philippe Petitqueux se dit “fatigué de cette agressivité permanente”. “Je considère que la vie publique doit se conduire avec respect, mesure et sens du bien commun. Les désaccords sont légitimes, mais ils ne doivent jamais prendre le pas sur la dignité des personnes ni sur l’unité de notre commune”, conclut-il.

