Décédé en 2021, l’ex-président de l’Olympique de Marseille, par ailleurs ancien ministre de François Mitterrand, est la cible de lourdes accusations.
Rien de nouveau sous le soleil de Marseille diront certains et pourtant, de nouveaux soupçons émergent. Bernard Tapie est une figure qui divise, entre l’homme qui a offert à l’Olympique de Marseille et à la France sa première Ligue des champions en 1993, et celui qui a été au cœur du plus grand scandale de corruption du football hexagonal., l’affaire VA-OM. Plus de 30 ans plus tard, le débat est relancé avec violence.
Jean-Claude Darmon, l’ancien grand argentier du football français, en pleine promotion de son autobiographie, a lâché une petite bombe dans un entretien au Figaro.
Reconnaissant d’abord que Tapie “a offert à la France une Coupe d’Europe alors qu’on n’avait jamais rien gagné”, il s’empresse de dénoncer la dérive.
Pour Darmon, l’affaire VA-OM n’est pas un acte isolé, mais la conséquence d’une pratique régulière : “L’affaire VA-OM est une énorme connerie. Et la conséquence de l’avoir commise plusieurs fois. Ils n’ont pas pris les précautions d’usage.”
Questionné sur la répétition de ces actes, Darmon est catégorique : Tapie aurait bien acheté d’autres matchs que celui contre Valenciennes.
Le jugement choc de l’ex-argentier
La justification apportée par Jean-Claude Darmon pour expliquer pourquoi Tapie a été rattrapé par la justice est particulièrement percutante. Pour lui, la répétition des actes a rendu la tricherie trop visible et facile à déceler : “La grande erreur de VA-OM, c’est ça. Après, tu ne fais plus attention. C’est comme les tueurs en série : si l’assassin tue une fois et s’il ne le fait plus du tout, il est dur à choper. Là, non. Tu ne peux pas faire ça quatre, cinq ou six fois. Ce n’est pas possible.”
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Cette comparaison frappe et relance l’éternel débat sur l’étendue réelle de la corruption durant l’ère Tapie. L’ancien dirigeant du football français rappelle par ailleurs qu’il a été en “concurrence stupide” avec Tapie, un homme qu’il a côtoyé de près et dont il affirmait qu’il “savait mentir d’une telle façon que personne ne pouvait lui arriver à la cheville”.
L’émotion brute de Pascal Olmeta
Pour donner du poids à ses accusations, Darmon s’appuie sur la frustration ressentie par les joueurs de l’époque.
Il révèle une confidence de l’ancien gardien emblématique de l’OM, Pascal Olmeta (1990-1993), qui témoigne de l’habitude du président de s’assurer de la victoire par d’autres moyens : “Je ne suis pas le seul à dire cela, Pascal Olmeta me l’a dit : ‘Chaque fois, Tapie nous annonçait qu’il allait payer les adversaires. J’avais envie de le tuer parce qu’on avait l’impression de ne servir à rien’.”