En déplacement ce jeudi 27 novembre à la 27e Brigade d’infanterie de montagne à Varces, Emmanuel Macron s’apprête à défendre un service militaire volontaire. Dans un contexte de tensions géopolitiques et d’un SNU jugé inadapté, les Français se disent largement favorables à ce dispositif, selon un sondage Elabe.
Le service militaire est de retour ce jeudi 27 novembre. À Varces, au cœur de la 27e Brigade d’infanterie de montagne, Emmanuel Macron entend opérer une inflexion notable de la politique d’engagement des jeunes.
Selon l’Élysée, ce déplacement vise à renouer avec une dynamique initiée dès 2017 : offrir un cadre de service réellement utile aux armées et attractif pour une jeunesse en quête de sens. Le choix du lieu n’est pas anodin. C’est ici que se déploie la version rénovée de la Journée défense et citoyenneté (JDC), au contact de jeunes déjà engagés au sein des classes défense, des groupes de réservistes ou des cadets. Pour le chef de l’État, l’objectif est d’arrimer ce futur dispositif à une logique d’efficacité militaire, loin des scénarios d’un service obligatoire jugé irréaliste.
75 % à considèrent plausible une offensive indirecte contre la France
L’Élysée souligne un contexte stratégique marqué par un durcissement des menaces. Les données d’un sondage Elabe paru ce mercredi 6 novembre confirment cette perception diffuse dans l’opinion : si 67 % des Français jugent improbable une attaque militaire directe de la Russie contre la France, ils sont 75 % à considérer plausible une offensive indirecte – cyberattaques, sabotage, usage de drones ou manipulation informationnelle. La crainte d’un choc hybride traverse tous les électorats, signe d’un climat géopolitique instable. En parallèle, 62 % estiment que la Russie pourrait viser un pays européen membre de l’OTAN, un sentiment particulièrement prégnant chez les électeurs de la majorité présidentielle (73 %).
Ces préoccupations résonnent avec le débat suscité par les récents propos du chef d’état-major des armées, le général Fabien Mandon. En avertissant que la France pourrait être “en risque” si elle n’accepte pas de “se faire mal” pour protéger ses intérêts, il a divisé l’opinion : 56 % des Français estiment qu’il a eu tort de s’exprimer ainsi. L’opposition est forte chez les électeurs RN et LFI, mais aussi parmi les 35-49 ans, une classe d’âge majoritairement composée de parents et particulièrement sensible à la question du sacrifice humain. À l’inverse, 44 % jugent ses propos fondés, un soutien plus affirmé au sein de l’électorat Ensemble.
Service militaire volontaire : un soutien massif des Français
C’est dans cette atmosphère mêlant inquiétude stratégique et quête de repères que s’inscrit l’annonce du service militaire volontaire. Le sondage Elabe indique un soutien massif : 73 % des Français y sont favorables. Le dispositif, fondé sur le volontariat, prévoit une formation militaire rémunérée de quelques centaines d’euros mensuels et assortie de crédits ECTS pour ne pas freiner les études supérieures. Les jeunes s’y montrent particulièrement réceptifs : 74 % des 18-24 ans y adhèrent, contre 60 % des 25-34 ans. Seuls les sympathisants LFI se révèlent partagés.
Pour Emmanuel Macron, cette adhésion représente un appui politique significatif. En proposant un cadre volontaire, compatible avec les besoins opérationnels des armées, le chef de l’État cherche à renforcer ces “forces morales” qu’il évoque depuis plusieurs mois.