November 20, 2025

Montauban. Marc Raynaud : "Cédric était un homme simple, c’était sa grandeur"

Ce sera la quatrième fois qu’il voit le film dédié à la mémoire de Cédric Rosalen mais, pour Marc Raynaud, “s’il y a bien un endroit où je suis obligé de venir, c’est à Montauban”.

De grands moments, sur le terrain et en dehors, l’ancien capitaine du MTG-XV en a vécus tant avec “Pec”, l’autre surnom affectueux de “Rose”, l’ami trop tôt disparu, à l’âge de 43 ans.

“Le pec, chez nous, dans l’Aude, c’est le désigner le petit, le merdeux. Cédric, je l’ai vu commencer à Narbonne. Quand on a vu ce gringalet, avec ses deux cuisses finot, prendre le ballon et taper des pénalités de 60 mètres entre les poteaux, on s’est dit : qui c’est, ce phénomène. Gonzalo Quesada faisait partie de l’effectif à cette époque, il l’a pris sous son aile et lui a donné des conseils mais en fait, le Pec avait déjà toute la panoplie du grand joueur.”

Marc Raynaud se souvient du fameux match de Top 14 entre le RC Narbonne et l’US Montauban, le 18 avril 2006, au cours duquel l’ouvreur narbonnais avait inscrit 32 points à lui tout seul (10 pénalités et une transformation), un record sur un seul match qui tiendra 15 ans avant que le Castrais Benjamin Urdapiletta n’enquille 33 points.

“Je me souviens de ce que je disais dans les vestiaires : à partir de 60 mètres, plus de faute. Mais ce jour-là, on en avait fait à la pelle des fautes et Cédric avait tout enquillé.”

Plus que le joueur, “qui aurait mérité d’autres honneurs dans le rugby, je pense à une sélection en équipe de France à un moment où le sélectionneur cherchait un buteur fiable. Mais Cédric, il ne faut pas le réduire à ses statistiques, ce n’était pas qu’un bon buteur, il avait une excellente vision du jeu”, Marc Raynaud a envie d’évoquer l’homme Cédric Rosalen.

“C’était un cachottier. Il nous a caché aussi sa maladie. Quand on l’appelait, il nous disait que tout allait bien. Il avait une force de caractère énorme, sur un terrain et dans les vestiaires, c’était un leader. En dehors, c’était un homme simple, c’était sa grandeur.”

Marc Raynaud imagine l’émotion qui va saisir les spectateurs du CGR Le Paris, ce jeudi soir à Montauban, a fortiori ceux qui ont connu “Rose”.

“À travers ce film, on l’a en tête, on voit le personnage que ça pouvait être. Il aimait cette vie simple, proche de la nature, de sa famille, de ses amis. Ce n’était pas la mégastar.”

Un grand joueur et un homme estimable, voilà la trace indélébile qu’a laissée Cédric Rosalen.

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