Connu pour son pragmatisme et loué par de nombreuses personnalités politiques, Jacques Witkowski est le nouveau préfet de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Portrait d’un homme qui va avoir du pain sur la planche.
Mission impossible ? Jacques Witkowski, nommé ce mercredi 19 novembre préfet de la région Provences-Alpes-Côtes-d’Azur, arrive à Marseille (Bouches-du-Rhône) avec un défi de taille à relever, celui de la lutte contre le narcotrafic au moment où le “crime d’intimidation” du frère d’un militant écologiste a franchi un seuil et traumatisé la ville.
Face à la violence liée au narcotrafic qui s’étend désormais des métropoles aux villages, nombre de maires s’inquiètent y compris pour leur propre sécurité, comme ils en ont témoigné auprès de l’AFP lors de leur 107e congrès qui se tient actuellement dans la capitale. Dans ce contexte anxiogène, Emmanuel Macron a décidé de porter son choix sur l’actuel préfet de la région Grand-Est, réputé pour son “pragmatisme” et son sens “du dialogue”.
Un homme “exempt de préjugés”
Moins d’un an après sa nomination à Strasbourg, Jacques Witkowski succède donc à Marseille au préfet Georges-François Leclerc, qui a rejoint l’Elysée le 20 octobre pour devenir directeur de cabinet du chef de l’État. Depuis, le poste était vacant, ce qui constituait un problème compte tenu de l’actualité extrêmement dense en Paca et particulièrement à Marseille. Âgé de 62 ans, ce haut fonctionnaire, originaire du Creusot, est décrit comme “ouvert” et “exempt de préjugés”, selon des élus de Seine-Saint-Denis qui l’ont côtoyé lorsqu’il était préfet de ce département de 2021 à 2024, avec en point d’orgue les Jeux Olympiques de Paris.
Raquel Garrido (ex-députée de Seine-Saint-Denis) le dépeint auprès de l’AFP comme “un interlocuteur disponible, courtois et profondément respectueux”. “Pour moi, ajoute-t-elle, il incarne l’image même de la neutralité préfectorale”. Même tonalité chez Stéphane Troussel, président PS de ce département, pour qui il est “très pragmatique, très pratico-pratique”. “Un professionnel, disponible” pour Gilles Poux, maire PCF de la Courneuve.
Lutte contre le narcotrafic
Un profil à l’exact opposé de celui de Georges-François Leclerc, réputé pour son caractère “bouillonnant” et “brusque”. Les deux hommes se sont succédé en Seine-Saint-Denis et font de même aujourd’hui en Paca. Dans le contexte actuel, Jacques Witkowski a expliqué auprès de l’AFP que sa “priorité des priorités” est bien la lutte contre le narcotrafic à laquelle il veut associer “l’ensemble des acteurs, sur la totalité du spectre, y compris social”. Il juge qu'”on ne peut y arriver que tous ensemble”, assure de sa “détermination” et promet la “férocité républicaine vis-à-vis des narcotrafiquants”. “Je veux”, dit-il, faire en sorte que “l’Etat soit proche, lisible et réactif”. “Il faut continuer le combat, être inflexible intransigeant et à la fois extrêmement résilient”.
Jacques Witkowski a débuté sa carrière à la gendarmerie. Diplômé de l’école militaire de Saint-Cyr, il a été en poste en outre-mer avant d’être nommé en 1996 commandant militaire de l’Hôtel de Matignon sous Alain Juppé. Il a ensuite rejoint en 1998 la préfectorale où il a occupé divers postes en province et en outre-mer. Il a été aussi directeur général de la sécurité civile et de la gestion des crises où il a géré en 2017 les conséquences de l’ouragan Irma qui a touché notamment Saint-Martin et Saint-Barthélémy dans les caraïbes.

