November 19, 2025

Albagnac, l’entreprise lotoise qui se réinvente pour rester un acteur majeur de l’étiquetage industriel

l’essentiel
Face aux mutations de ses marchés et à la crise vinicole, l’entreprise Albagnac, basée à Sauzet dans le Lot, poursuit sa stratégie d’innovation et de diversification. Moderniser sa production, renforcer sa présence dans l’industrie et s’ouvrir à de nouveaux marchés à l’étranger : autant de leviers qui soutiennent aujourd’hui la croissance de l’entreprise familiale.

À Sauzet, dans le Lot, l’entreprise Albagnac continue de tracer sa route dans un secteur de niche : la fabrication de machines d’étiquetage pour l’industrie, la cosmétique et le vin. Héritée d’une ancienne forge familiale et créée par son père, la PME dirigée depuis 2011 par Fabien Albagnac s’est imposée comme l’un des acteurs français les plus techniques sur ce marché très spécialisé.

En 2021, au cœur d’une période chahutée par le Covid et la crise du vin, l’entreprise a pourtant choisi de doubler sa surface de production pour atteindre 4 000 m². “On était à l’étroit, aussi bien en bureaux qu’en ateliers. On a dû repenser nos espaces, créer un vrai réfectoire, élargir l’unité de production pour accompagner la demande”, explique Fabien Albagnac, le président. L’investissement a permis d’intégrer davantage de compétences en interne et de moderniser l’atelier, notamment avec l’arrivée d’une nouvelle ligne en commande numérique soutenue par la Région et la communauté de communes.

“On continue à innover”

Malgré un contexte économique tendu pour une partie de sa clientèle, Albagnac a maintenu ses effectifs à un niveau stable, autour de 70 salariés. La PME rassemble une quinzaine de métiers, du bureau d’études à l’usinage, de l’automatisme à la mise au point, et forme en interne, sur plusieurs mois, ses techniciens à un savoir-faire rare : la dépose d’étiquettes. “C’est un métier très pointu. Il faut entre six mois et un an pour qu’un technicien devienne autonome”, souligne Fabien Albagnac.

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La PME familiale est dirigée depuis 2011 par Fabien Albagnac.
La PME familiale est dirigée depuis 2011 par Fabien Albagnac.
DDM – Laurine Méaulle

La structure a longtemps été portée par le secteur vinicole, qui représentait encore 50 % de son chiffre d’affaires il y a peu. Mais la crise qu’a traversée la filière a rebattu les cartes. Désormais, l’activité se répartit à 60 % pour l’industrie (agroalimentaire, cosmétique, chimie) et 40 % pour le vin. Une évolution stratégique assumée : “L’industrie devient moteur. Le marché vinicole reste historique, mais il est mature et en tension. On continue à innover dessus, mais on rationalise”, confie le dirigeant.

“C’est plus réaliste de se concentrer sur des pays accessibles”

Albagnac développe également de nouvelles gammes de machines destinées aux petites cadences, afin de capter une clientèle de TPE et PME qui investit pour la première fois. Une manière d’élargir sa base de clients tout en répondant à la contraction des budgets dans l’industrie comme dans le vin.

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L’international représente un autre axe fort. Si les machines industrielles s’exportent encore modestement souvent via les filiales étrangères de groupes français, la partie vinicole s’ouvre davantage : Espagne, Allemagne, États-Unis, Canada ou encore Amérique du Sud. L’entreprise vise désormais un développement structuré sur des zones proches : Europe et Maghreb. “L’export demande un suivi technique. Avoir des partenaires locaux est essentiel pour accompagner nos machines. C’est plus réaliste de se concentrer sur des pays accessibles”, précise Fabien Albagnac.

Guillaume Raymond, secrétaire général de la préfecture du Lot était en visite de l’entreprise avec le président dans le cadre de la semaine de l’entreprise.
Guillaume Raymond, secrétaire général de la préfecture du Lot était en visite de l’entreprise avec le président dans le cadre de la semaine de l’entreprise.
DDM – Laurine Méaulle

“Nous sommes pleinement à l’écoute des difficultés des entreprises. Si l’on peut orienter vers un financement ou activer un dispositif, on le fait : France Relance, France 2030… les outils existent pour soutenir la croissance.” évoque Guillaume Raymond, secrétaire général de la préfecture du Lot.

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Avec un chiffre d’affaires attendu cette année autour de 7,3 millions d’euros, la PME lotoise se prépare à poursuivre son développement sans renoncer à son ADN : innovation interne, production locale et adaptation permanente aux marchés. “Les demandes d’aujourd’hui sont les standards de demain”, résume son président, fidèle à l’esprit pionnier transmis depuis la forge de son grand-père.

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