Si le festival Circa amène quelques visiteurs bienvenus, les commerces du centre-ville auscitain constatent une baisse de la fréquentation en ce début de vacances de la Toussaint.
Quelques minutes auront suffi à Julie pour repartir avec une veste de mi-saison originale, aux motifs léopard. Un achat vite fait, bien fait, pour cette Belge de 47 ans, venue à Auch dans le cadre du festival Circa. “Entre deux spectacles, je découvre les commerces locaux”, sourit-elle. Julie poursuit son raisonnement : “Quand on est en voyage, c’est l’occasion de voir des boutiques, des choses qu’on ne trouve pas chez nous. On prend un peu plus le temps. Ça fait partie du plaisir des festivals d’errer dans la ville.”
Des clientes comme elle, la boutique Lucie Shoes rêverait certainement d’en avoir plus souvent en cette période de vacances de la Toussaint. Responsable du magasin de chaussures et de vêtements situé avenue d’Alsace, Édith acquiesce : “Pendant les vacances, en règle générale, c’est calme. L’activité diminue. À partir de vendredi soir, on a bien senti que c’étaient les vacances : il y a moins de passage. Les gens qui vont au festival sont parfois happés par les spectacles et n’ont pas forcément le temps de s’éloigner.”
“Le comportement du consommateur a beaucoup changé”
Gérante de la boutique, Sylvie renchérit : “Le comportement du consommateur a beaucoup changé depuis le confinement. Pendant les vacances, les gens partent beaucoup, ou du moins sortent moins.” Pour elle, les commerces ne profitent pas assez du potentiel offert par le festival. “Ce serait bien de pouvoir réaliser des partenariats”, glisse-t-elle.
Quelques mètres plus loin, dans la boutique de vêtements Grain de malice, Cécile dresse peu ou prou le même constat. “Les gens se promènent plus qu’ils n’achètent. Ça reste trente secondes dans la boutique et ça repart. Les vacances, c’est souvent ça”, témoigne la vendeuse. Le tourisme peine notamment à compenser l’absence de nombreux Auscitains ou Gersois partis en congés. “Il y avait plus de touristes en septembre : des Anglais, des Belges, des Allemands”, précise Cécile.
Situé sur le trottoir d’en face, Laurent n’est guère plus enthousiaste. Pour le gérant de la Cave de Louise, “Circa n’amène pas grand-chose. C’est moins significatif qu’avant.” Au-delà du festival et d’une période de vacances peu propice à la consommation, il observe surtout une “baisse générale de la fréquentation” depuis deux ans. “Il y a des gens que je vois moins souvent ou alors plus du tout”, souligne-t-il, tout en évoquant les difficultés rencontrées au sein de la filière du vin. “C’est un produit qui est devenu cher.”
“J’ai reçu les premiers coffrets de Noël”
Dans ce contexte difficile, les commerçants ne veulent toutefois pas baisser les bras. Gérante de la Cave gourmande, en haute ville, Sandrine tente de tirer profit du festival de cirque actuel. “On a vraiment la clientèle venue pour Circa. J’ai vu des Canadiens, des Allemands ou des Hollandais qui profitaient du festival pour faire un petit tour dans le Gers. En revanche, il y a peu de clients habituels. Sur 28 personnes hier (mardi), deux seulement venaient d’Auch.”
Prêts à faire le dos rond jusqu’à la Toussaint, les commerçants ont déjà le regard tourné vers la période des fêtes. C’est le cas de Jonathan, responsable de la librairie Page à Page : “Les gens et les diffuseurs s’y prennent tôt. J’ai reçu les premiers coffrets de Noël. Tous les articles arrivent de plus en plus tôt.” De quoi espérer une fin d’année plus bénéfique.