Jannik Sinner termine sa saison au sommet… mais pas sans polémiques. Novak Djokovic, dans une interview explosive, critique le traitement réservé à l’Italien après son contrôle antidopage au clostébol, dénonçant un manque de transparence et un calendrier arrangé pour lui éviter les grands tournois.
Jannik Sinner, numéro un mondial depuis sa victoire au Masters 1000 de Paris, aborde les ATP Finals à Turin avec toutes les attentes d’une finale potentielle contre Carlos Alcaraz.
Pourtant, l’Italien a connu un printemps compliqué : suspendu trois mois entre février et mai après un contrôle positif au clostébol, il a pu négocier avec l’Agence mondiale antidopage (AMA) une sanction aménagée pour ne pas manquer les tournois majeurs. Cette sanction négociée a suscité l’incompréhension sur le circuit.
Le joueur a ainsi pu faire son retour en grande pompe au Masters 1000 de Rome, sans manquer de rendez-vous prestigieux, laissant certains observateurs parler de “traitement de faveur”.
“C’était très étrange”
Dans l’émission Piers Morgan Uncensored, Novak Djokovic est revenu longuement sur cette affaire. Le Serbe, qui a lui-même vécu une controverse médiatique avec son expulsion d’Australie, a exprimé son étonnement face à la gestion du cas Sinner : “Beaucoup de joueurs ont affirmé devant les médias qu’il avait reçu un traitement de faveur. Le manque de transparence, la suspension ajustée pour ne pas manquer de tournois du Grand Chelem… c’était très étrange.”
Il a rappelé que, si Sinner reste responsable, la différence avec d’autres cas est criante : “Quand on voit des joueurs dans la même situation qui sont suspendus pendant des années et lui seulement trois mois, ce n’est pas juste.”
Une affaire qui laissera des traces
Djokovic a tenu tout de même à nuancer ses propos vis-à-vis de Sinner, qu’il connaît depuis ses 13-14 ans : “Je veux croire qu’il n’a rien fait volontairement. Mais la gestion de l’affaire soulève des drapeaux rouges. Avec le temps, ça va s’estomper, mais ça ne disparaîtra jamais. Cela va le suivre toute sa carrière, un peu comme mon affaire du Covid-19 me suivra.”
Le numéro un mondial a pointé du doigt les incohérences dans le calendrier de la suspension, qui a été placée entre les grands tournois : “Le fait que la suspension intervienne entre les tournois du Grand Chelem pour qu’il ne rate rien est vraiment bizarre. On a entendu tellement d’autres joueurs, hommes et femmes, se plaindre d’un traitement de faveur.”
Le message est clair : égalité et transparence
L’affaire illustre bien le besoin de clarté dans la gestion des contrôles antidopage : “Les règles rendent chacun responsable, quel que soit le rang. Mais si la transparence n’est pas là, cela crée un sentiment d’injustice et de favoritisme.”
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Le tennis mondial, et notamment les instances en charge du contrôle antidopage, sont ainsi rappelés à la vigilance pour garantir que tous les joueurs soient traités sur un pied d’égalité. Au final, Sinner devra composer avec cette affaire, mais au moins, sur le court, il n’y a pas de “traitement de faveur”, juste des balles à renvoyer.

