Face aux Fidji, battus en Angleterre le week-end dernier (18-38), le XV de France doit rebondir, ce samedi 15 novembre au Stade Atlantique de Bordeaux (21h10), après son revers concédé il y a une semaine face à l’Afrique du Sud lors du premier de ses trois tests d’automne.
Depuis qu’il a réuni sa vraie équipe à Marcoussis fin octobre, après un été passé en Nouvelle-Zélande avec, les coiffeurs apprécieront, “une sélection qui est à peu près du troisième, quatrième niveau de l’équipe de France”, il est bien difficile de passer à côté de la petite musique que Fabien Galthié diffuse à chaque prise de parole.
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Comme pour mieux se prémunir de ce qu’il voyait arriver face aux Boks (17-32), le sélectionneur des Bleus, invité à la comparaison avec les doubles champions du monde sud-africain, ensemble depuis le mois de juin (10 matchs), n’avait pas hésité à mettre en avant “l’écosystème” français, au cœur des débats depuis maintenant tant d’années et véritable obstacle aux repères collectifs.
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Sans verser, en fin communiquant qu’il est, dans la complainte. Parce qu’il bénéficie de moyens qu’aucun autre sélectionneur n’avait eus avant lui. “On travaille avec, c’est un challenge que nous avons accepté en connaissance de cause”, confiait-il la semaine passée. “On fait avec et on est satisfaits de faire avec ça”, martelait-il jeudiau sujet de “l’environnement contraignant qu’on connaît”.
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Au moins à armes égales
Depuis la claque de Saint-Denis samedi dernier, les circonstances atténuantes ont savamment été distillées. Comme ces “10 jours de préparation et ces cinq entraînements” qui avaient précédé le “match de reprise” d’une équipe n’ayant “pas joué ensemble depuis neuf mois (huit en réalité, NDLR)”. Le tout en prenant le soin de n’offusquer personne.
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Des supporters – “ce soutien inconditionnel, ça compte et ça nous aide” – aux clubs, en pleine période de renégociation sur les modalités de mise à disposition des internationaux. Jeudi, quitte à en faire parfois trop, l’ancien demi de mêlée n’a donc pas lésiné au moment d’user des superlatifs et compliments à l’endroit du Top 14. Un propos résumé par la phrase suivante : “Chaque fois que je quitte un club, après avoir passé deux jours avec eux, la première des choses que j’ai envie de leur dire, c’est bravo, bravo pour tout ce que vous faites.”
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Alors que les critiques commencent à pleuvoir de toute part après ce quatrième revers de rang, Galthié reconnaît que “les défaites amènent le doute, la pression” mais que “ça ne nous pose pas de problème, au contraire, c’est quelque chose qui nous rend plus forts”.
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Malgré les forfaits, les retours d’Alldritt, Lucu et Ollivon sont censés apporter de la sérénité
N’oubliant pas de rappeler son bilan : “L’équipe de France, depuis six ans, c’est l’équipe qui a deux titres dans le Tournoi et quatre deuxièmes places. C’est la meilleure équipe d’Europe depuis six ans.” Elle est pourtant cinquième au classement World Rugby derrière l’Irlande (3e) et l’Angleterre (4e) et il n’y a donc rien de surprenant à ce qu’elle soit (re) tombée face à la meilleure équipe du monde sur la même période.
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En ce sens, la rencontre décentralisée à Bordeaux face aux imprévisibles Fidjiens (9es) doit lui permettre de se remettre les idées en place. Malgré la cascade de forfaits qui la prive de continuité par rapport au week-end dernier, les retours des patrons que sont Alldritt, Lucu et Ollivon sont censés lui apporter de la sérénité. Et cette fois, l’argument de l’écosystème ne pourra pas être mis en avant puisque les Bleus seront à armes égales voire mieux lotis. Mais méfiants, eux qui présenteront un banc plutôt inexpérimenté.
“Si on devait rejouer l’Afrique du Sud, on serait ambitieux à nouveau. Et face aux Fidji, nous sommes ambitieux. Là, c’est une autre forme de joueurs de rugby, mais de grande qualité. Vous les avez en club, vous savez très bien quel est le niveau individuel de ces joueurs, à ne pas sous-estimer, prévient Galthié. C’est une équipe à prendre très au sérieux, très particulière. Il faut se rappeler que si on les a battus à Nantes en préparation de la Coupe du monde (2023, 34-17, NDLR), la dernière fois que les Fidji étaient venus en France, ils avaient gagné au Stade de France (21-14), il ne faut pas oublier. Donc, il faut prendre conscience du niveau de l’adversaire déjà, et ensuite jouer, se faire plaisir.”

