November 14, 2025

"Je ne veux pas perdre ma vie à travailler" : une jeune étudiante suscite la polémique lors d’un débat sur les retraites

l’essentiel
La suspension de la réforme des retraites suscite des débats enflammés. Une étudiante en sociologie a déclenché une vive polémique en dénonçant sur le plateau de LCI mardi les conditions de travail des salariés précaires et en pointant du doigt le patronat.

La séquence a rapidement créé la polémique sur les réseaux sociaux. Mardi 12 novembre, la chaîne LCI proposait une édition exceptionnelle de “Vous avez la parole” au sujet de la suspension de la réforme des retraites. L’émission, animée par Darius Rochebin, avait pour objectif de soulever les interrogations liées à cette suspension. Les invités présents sur le plateau ont pu échanger sur “l’âge de départ” à la retraite, “leurs sentiments l’avenir du système par répartition” et débattre “des alternatives possibles”. Etaient présents, la porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon et la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet.

Lors de cette émission, Darius Rochebin a notamment donné la parole à une jeune étudiante en sociologie. “Je ne veux pas perdre ma vie à travailler et encore moins mourir en travaillant”, a lancé Cassandra, 22 ans. Une phrase qui semble avoir déclenché les foudres de nombreux internautes. Ce vendredi, la vidéo de la séquence cumule plus de 2 millions de vues sur le compte X de LCI.

ud83dudde3ufe0f “Je ne veux pas perdre ma vie à travailler et encore moins mourir en travaillant” : Cassandra, 22 ans, étudiante en sociologie obligée de travailler en restauration pour financer ses études

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— LCI (@LCI) November 12, 2025

“Si certains ne veulent pas travailler, très bien. Dans ce cas-là, qu’ils ne demandent pas aux Français modestes qui se lèvent tôt le matin pour toucher un salaire de misère, de payer pour eux”, a réagi Léoli Matobo, conseiller municipal à Charenton-le-Pont (Val-de-Marne). “Ce qui est désespérant est qu’on puisse, à 22 ans, se dire que le travail qu’on fera obérera sa vie. À cet âge-là j’avais plein d’espoirs au contraire”, a commenté un autre internaute. “L’archétype de ce que notre société a créé de pire : la promotion de la paresse, de l’oisiveté et de la fainéantise”, a fustigé un second.

“Les patrons sont les plus gros assistés”

L’étudiante s’en est également prise aux patrons. “Il arrive de manière normalisée que les patrons qui nous embauchent ne nous payent pas nos heures supplémentaires”, a déclaré la jeune femme, également militante auprès du Point Levé et de Révolution Permanente. “Mais où va l’argent ? Pourquoi ce serait toujours aux plus pauvres, aux étudiants précaires, aux travailleurs de payer ? Les patrons sont les plus gros assistés”, a-t-elle interrogé.

ud83dudde3ufe0f “Mais où va l’argent ? Pourquoi ce serait toujours aux plus pauvres, aux étudiants précaires, aux travailleurs de payer ? Les patrons sont les plus gros assistés.” : Cassandra, étudiante

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“Les patrons paient tes études, tes APL, ton RSA, le salaire de tes parents et plus globalement les 10 % les plus riches financent 89 % de l’impôt”, a répondu Bérengère Dubus, cheffe d’une entreprise de courtage en assurances et de prêt immobilier. “Ce qui paie mes études et mon loyer c’est mon taff dans la restauration à 700 balles par mois”, a rétorqué la jeune Cassandra.

La jeune militante a aussi recueilli du soutien de la part d’autres internautes et de militants. Anasse Kazib, syndicaliste et également membre de Révolution permanente, a dénoncé un “harcèlement en règle de la part de tous les bourgeois et de leurs chiens de garde sur X.” “Cette semaine, j’ai perdu un collègue de la sous-traitance, mort sur un chantier SNCF. Et la semaine dernière, un collègue à moi, parti à la retraite en début d’année, est mort à 61 ans”, a partagé le cheminot. “Combien meurent à peine leur retraite entamée, ou avant même de pouvoir en profiter ?”, interroge-t-il.

“Voilà ce que ça donne quand une étudiante salariée ose dire sur un plateau que ce n’est pas à ceux qui font tourner la société de se voir imposer une retraite à 64 ans”, a écrit Cassandra sur X, publiant des photos des nombreuses insultes à caractère misogyne qu’elle a reçu à la suite de son intervention. Remerciant ceux qui l’ont soutenu l’étudiante conclut Merci à tous ceux qui m’ont soutenue et surtout vous inquiétez pas, ces gens n’ont aucune prise sur moi !


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