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Le Nouvel Obs
Une photo de Boualem Sansal affichée devant la mairie du 16ᵉ arrondissement. HENRIQUE CAMPOS / HANS LUCAS VIA AFP
L’Algérie a accepté une demande de l’Allemagne de gracier et transférer l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, emprisonné depuis un an, dans ce pays pour qu’il puisse y être soigné, a indiqué un communiqué de la présidence algérienne ce mercredi 12 novembre.
Le président algérien Abdelmadjid Tebboune « a répondu favorablement » à une demande de son homologue Frank-Walter Steinmeier, « concernant l’octroi d’une grâce en faveur de Boualem Sansal », selon le communiqué officiel. « Le président a réagi à cette demande, qui a retenu son attention en raison de sa nature et de ses motifs humanitaires », selon le communiqué.
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Frank-Walter Steinmeier avait demandé que Boualem Sansal, condamné en appel en juillet à cinq ans de réclusion, soit gracié et bénéficie de soins médicaux en Allemagne « compte tenu de son âge avancé […] et de son état de santé fragile ».
Lecornu exprime le « soulagement » du gouvernement
Dans la foulée de cette annonce, le Premier ministre Sébastien Lecornu a exprimé devant les députés son « soulagement à l’annonce des autorités algériennes, d’avoir gracié Boualem Sansal », souhaitant que l’écrivain « puisse rejoindre ses proches au plus vite » et « être soigné ». Il a aussi « remercié du fond du cœur celles et ceux qui ont contribué à cette libération, fruit d’une méthode faite de respect et de calme ».
Arrêté à Alger le 16 novembre 2024, Boualem Sansal a été condamné en appel en juillet à cinq ans de réclusion pour avoir notamment déclaré que l’Algérie avait hérité sous la colonisation française de territoires appartenant jusque-là au Maroc. Jeudi, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, avait souligné que la France menait un « dialogue exigeant » avec Alger pour obtenir la libération de Boualem Sansal.
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L’affaire s’inscrit dans un contexte d’hostilité entre Paris et Alger, qui sont empêtrés depuis plus d’un an dans une crise diplomatique sans précédent qui s’est traduite par des expulsions de fonctionnaires de part et d’autre, le rappel des ambassadeurs des deux pays et des restrictions sur les porteurs de visas diplomatiques.

