L’entreprise de logistique albigeoise Logalbi change de cap avec l’arrivée de Mbaga Ruremesha à sa tête. Ce cadre du secteur mise sur la proximité et l’écologie pour accélérer la croissance. L’ambition européenne se dessine.
Depuis le 1er septembre, Mbaga Ruremesha est à la tête de Logalbi, entreprise de logistique implantée à Albi. Ce cadre expérimenté du secteur a décidé de franchir le pas de l’entrepreneuriat après vingt ans de carrière. “J’avais fait le tour”, résume-t-il simplement.

Formé dans le Tarn, il connaît bien la région. Arrivé du Rwanda en 2003 pour ses études, il débute à l’IUT de Castres, dans l’une des premières promotions de la filière packaging, avant de poursuivre à Toulouse. “Ma famille de cœur est castraise”, confie-t-il. C’est ce lien fort avec le territoire qui l’a ramené ici. Son père, d’ailleurs, fut à l’origine du jumelage entre Castres et Huye, au Rwanda, en 1986.
Spécialisé dans le transport des contenants en verre
Professionnel reconnu, Mbaga Ruremesha a travaillé pour plusieurs acteurs majeurs du transport et de la logistique. “J’ai été formé par Monsieur Denjean”, se souvient-il, en référence à son passage chez Denjean Logistique, avant d’intégrer Rhenus Logistique, grand groupe allemand. “J’avais envie d’entreprendre, de monter quelque chose pour moi, pour ma famille, qu’ils aient une base pour construire leur histoire.” “J’avais eu quelques opportunités qui n’avaient pas abouti, et finalement tout est arrivé au bon moment avec Logalbi”, raconte-t-il.
Ce qu’il a trouvé là correspond à ce qu’il cherchait : une entreprise familiale sur des bases saines, avec une histoire, des salariés fidèles et un vrai savoir-faire. “C’est une entreprise familiale, comme ce que je veux faire.” Logalbi emploie aujourd’hui sept personnes et dispose d’une flotte de quatre camions. Le cœur de métier : la logistique, l’entreposage et le transport, avec une spécialisation sur le verre, notamment pour la VOA, la Verrerie d’Albi. Transporter des bouteilles demande une technicité particulière. “Ce ne sont pas des palettes comme les autres. C’est très fragile, et c’est lourd. Une palette, c’est 1 000 bouteilles.”
Autre spécificité : Logalbi est la seule entreprise du secteur à savoir broyer les bouteilles “propres” pour les renvoyer à l’usine. Sa méthode repose sur la proximité et l’écoute. “Nous analysons les contraintes de nos clients, on ne veut pas juste mettre à disposition un camion et un chauffeur. On veut comprendre leur fonctionnement, trouver des solutions.” Dans un contexte où de nombreuses entreprises passent au “sans stock”, cette approche globale devient un vrai atout. “Le risque est déporté : il n’est plus chez l’industriel, il est chez le transporteur. Je suis confiant car les futurs clients cherchent des solutions.”
Cette reprise de l’entreprise s’inscrit dans les accompagnements du Réseau Tarn Entreprendre : “Ils m’ont accompagné avec bienveillance et engagement”, confie Mbaga Ruremesha. Logalbi reste aujourd’hui une entreprise régionale, mais le nouveau patron voit plus loin. “Demain, nous serons à l’échelle européenne.” Et il n’oublie pas l’environnement : un projet est à l’étude pour électrifier les navettes entre le site de stockage et la VOA, distante d’à peine un kilomètre. “Avec un véhicule électrique, on est capables de le faire”, assure-t-il. Le diesel restera réservé aux longues distances. L’entreprise vise une montée en puissance rapide. “On va monter à dix camions rapidement”, annonce le dirigeant, qui souhaite aussi faire passer l’effectif à “10 à 15” salariés d’ici un an. Le chiffre d’affaires, aujourd’hui autour de 800 000 €, pourrait atteindre 1 million d’euros fin 2026.

