Jordan Barthélémy a repris les Fermiers du Bas-Rouergue en 2025.
L’art d’entreprendre et l’amour du bon produit : deux moteurs qui animent Jordan Barthélémy. Du haut de ses 31 ans, il a repris en début d’année les Fermiers du Bas-Rouergue. Alors qu’une vente se profilait, c’est l’enfant de Maleville qui a saisi l’opportunité. Une belle opportunité pour celui qui avait fait ses armes dans l’entreprise. Fort de son bac professionnel en alimentation, boucherie, charcuterie, traiteur, il a travaillé trois ans dans ces ateliers après ses débuts dans une boucherie albigeoise et à Carrefour.
De quoi perfectionner sa technique, lui qui est issu d’une famille de bouchers. “Je me suis lancé en solo en 2023, après avoir été commercial, cela m’a permis d’avoir toutes les compétences.” Un million de chiffre d’affaires la première année, 1,5 million la seconde.
Miser sur le local
Comme pour les Fermiers, Jordan était grossiste, aujourd’hui il a étendu sa force de frappe. “J’étais tout seul et je voulais un atelier de découpe pour me développer. Je connaissais bien le président de la coopérative. Je lui ai proposé de reprendre et il a été tout de suite intéressé”, insiste le trentenaire.
“Nous achetons nos bêtes dans un rayon de 30 kilomètres : vaches, bœufs, veaux, agneaux et cochons. Nous faisons abattre les animaux à l’abattoir de Villefranche, qui est à 300 mètres.” Ensuite, ils “travaillent le produit” afin de le revendre aux grandes surfaces, boucheries et restaurants de la région. “Nous livrons jusqu’au sud de l’Aveyron, nous allons jusqu’à Toulouse. Mais aussi la frontière avec le Tarn et le Lot”, poursuit l’entrepreneur. Sur un an, c’est près de 250 tonnes de viandes qui transitent dans l’atelier. Aujourd’hui, Jordan dirige cinq employés dont trois bouchers, un chauffeur et une secrétaire.
Poursuivre la croissance
Si pour l’instant la reprise s’est bien déroulée, Jordan espère faire grandir la coopérative. “Nous voulons bien nous installer, car il faut vraiment un an pour se caler, notamment au niveau sanitaire et des agréments. Ensuite, nous envisageons d’aménager l’atelier, le moderniser et faciliter le travail des bouchers.”
À moyen terme, ce sont 3 millions de chiffres d’affaires qui sont visés. “Nous fournissons de nombreuses grandes surfaces sur le territoire, elles représentent 60 % de notre chiffre, mais aussi plusieurs restaurateurs”, souligne Jordan Barthélémy qui souhaite garder son indépendance face aux labels. “Nous avons créé notre propre marque, avec des supports de traçabilité et d’information pour garantir l’origine locale et la transparence. C’est un choix de travailler en circuit ultra court, ce que recherche le consommateur.”

