La polémique autour du stade de football Semenadisse, donné par la mairie au club de rugby local, se poursuit à Colayrac-Saint-Cirq. En colère, des Colayracais membres du FCPA 47 demandent des explications au maire de la commune.
Ces Colayracais sont bénévoles au Football Club Porte d’Aquitaine (FCPA 47), parents d’enfants licenciés, ou encore anciens joueurs du Colayrac Football Club, qui n’existe plus depuis la création de l’entente entre les communes de Foulayronnes, Pont-du-Casse et Colayrac-Saint-Cirq. Depuis un an, ils expriment écœurement et colère. Ils n’acceptent pas qu’en septembre 2024, Pascal de Sermet, maire de Colayrac, ait attribué le terrain d’honneur du stade de football Jean-Pierre-Semenadisse au club de rugby colayracais (COC). « Semenadisse était un ancien président emblématique du Colayrac FC. S’il voyait que le stade à son nom a été confié au club de rugby, il se retournerait dans sa tombe », affirme l’un d’entre eux.
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« On a bénévolement fait des travaux dans ce stade, ajoute un deuxième. On a repeint les barrières, refait la main courante et la buvette. La facture de 35 000 euros a été réglée par un de nos partenaires. De voir qu’aujourd’hui, c’est le rugby qui en profite et pas nous, c’est énervant. »
« Plus de 50 enfants qui ne peuvent pas pratiquer le foot à Colayrac »
En juillet 2024, le premier magistrat n’avait pas renouvelé une convention avec le club de football. Elle concernait le partage des frais pour l’entretien du terrain. « Ils ne participaient plus à cet entretien des terrains », avait-il argumenté. Dans nos colonnes, l’édile avait ajouté : « Il n’y a jamais eu une entente très cordiale entre le FCPA 47 et la mairie de Colayrac. Et puis, surtout, il y avait très peu d’adhérents de Colayrac au FCPA : entre 30 et 40 seulement sur 540 adhérents. »
Depuis, la polémique avec les dirigeants du FCPA 47 a enflé et a connu de nombreux épisodes. Il y a eu des réunions houleuses entre les différentes parties, le premier adjoint de Colayrac avait déposé une plainte pour menaces de mort et, enfin, une procédure judiciaire devant le tribunal administratif de Bordeaux a été intentée par le FCPA 47.
En début de semaine, une dizaine de Colayracais proches du FCPA 47 a improvisé une conférence de presse pour confier ce qu’ils ont sur le cœur à propos de ce dossier épineux. « On tient à dire que nous ne sommes pas dirigeants du FCPA 47. Nous sommes juste des habitants de la commune impliqués dans le club de football depuis longtemps. Nous ne voulons pas faire de la politique. Ça fait un an qu’on suit ça et on n’a jamais voulu prendre la parole. Mais là, c’est trop grave », confie un parent d’enfants footballeurs.
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Et de poursuivre : « Aujourd’hui, ce sont plus de 50 enfants qui ne peuvent pas pratiquer le foot à Colayrac. L’un de mes enfants a été obligé d’arrêter le football car je n’avais pas de solution de transport pour l’emmener à Pont-du-Casse ou à Foulayronnes. De nombreux autres ont dû changer de sport. On a également perdu le sport adapté. »
Aujourd’hui, le FCPA 47 « n’a plus que deux terrains pour près de 550 licenciés. Ça devient compliqué pour le club », selon eux. « On ne peut plus organiser certains tournois de jeunes qui se tenaient tous les ans normalement, ajoute un autre. De plus, la mairie nous conseille de recréer un club de football à Colayrac. Mais c’est impossible. On le fait avec quels joueurs, quels coachs, quels bénévoles ? De nombreux petits clubs du Lot-et-Garonne se regroupent en entente pour survivre financièrement. »
Depuis le 16 janvier 2025, la grille du stade en question est fermée avec une chaîne et un cadenas. Et un arrêté indiquant la fermeture du complexe sportif colayracais « jusqu’à la fin des travaux ». « D’ailleurs, c’est bizarre que le rugby puisse s’entraîner et organiser des matchs alors qu’il y a un arrêté », fait remarquer un autre proche du FCPA.
« Une cohabitation avec les féminines du rugby »
Les Colayracais du FCPA sont dans l’incompréhension. Et ils aimeraient que l’édile soit une bonne fois pour toutes clair avec eux. « Il n’y a jamais eu de problème entre le maire et le FCPA 47. Alors pourquoi cette soudaine animosité envers le club de football ? Pourquoi un tel timing ? On voudrait comprendre. On voudrait que M. le maire soit clair avec nous : s’il ne veut plus de football à Colayrac, qu’il le dise. S’il y a un accord plus large autour du rugby féminin, qu’il le dise aussi. Aujourd’hui, on a l’impression d’être pris pour des idiots. » « Nous n’avons absolument rien contre le club de rugby, même si on aurait aimé avoir un peu de soutien de leur part, abonde un autre. Nous sommes pour une cohabitation avec les féminines du rugby. On serait même très contents de partager le terrain d’honneur avec elles. »
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Les membres du FCPA 47 n’excluent pas des actions « pacifiques, dans le calme » dans les prochaines semaines. Ils pourraient également appeler à sanctionner dans les urnes Pascal de Sermet, candidat à sa succession à la mairie, lors des prochaines élections municipales.