November 4, 2025

DIRECT. Budget 2026 : la suspension de la réforme des retraites sera examinée au plus tôt le 12 novembre

La semaine se poursuit sur une nouvelle séquence du marathon budgétaire. Après huit jours de débats intenses sur les recettes de l’État, les députés abordent désormais le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) 2026. Au programme : franchises médicales, arrêts maladie, pensions et réforme des retraites suspendue. Un texte hautement inflammable, rejeté en commission, qui doit être examiné jusqu’au 12 novembre.

Le ministre du Travail se dit “prêt” à “ouvrir un débat national plus large sur le financement de la Sécurité sociale”

“Notre Sécurité sociale dans son ensemble va atteindre fin 2025 un déficit de 23 milliards d’euros. Si rien n’est fait, ce déficit sera de 29 milliards d’euros l’année”, a prévenu Jean-Pierre Farandou à la tribune de l’Assemblée nationale. Ce dernier s’est dit “prêt” à “ouvrir un débat national plus large sur le financement de la Sécurité sociale (…) si les partenaires sociaux nous le demandent”.

Les questions au gouvernement terminées, place à l’examen du PLFSS

Après une série de questions au gouvernement cet après-midi, les députés vont s’atteler au projet de loi de financement de la Sécurité sociale.

Sandrine Rousseau déplore “un budget honteux” en le comparant à la “loi du plus fort”

“On demande de faire des efforts aux personnes qui ont des cancers, des maladies chroniques, des affections de longue durée, des arrêts de travail longs, aux apprentis, aux retraités, aux handicapé”, énumère la députée Ecologiste de Paris au micro de BFMTV, en déplorant “un busget honteux”. Selon elle, le PLFSS est comparable à la “loi du plus fort”.

“Vous trompez les Français” concernant la réforme des retraites, lance Aurélien Pradié

“Vous allez suspendre cette réformette, mais pas pour les carrières longues et pour les travailleurs en invalidité (…) c’est absurde”, a fustigé le député lotois. “Vous trompez les Français”. “Le débat aura lieu, cette suspension ne veut pas dire que nous ne devons pas engager une réflexion collective sur la situation actuelle”, lui a répondu Jean-Pierre Farandou, ministre des Solidarités.

Une réforme de la prime de Noël ?

Le gouvernement veut désormais limiter cette prime aux allocataires avec des enfants. Pour rappel, cette aide exceptionnelle est versée par certaines institutions, dont la CAF, à des bénéficiaires de minima sociaux en fin d’année. Celle-ci pourrait ainsi être supprimée pour certains bénéficiaires, notamment aux allocataires sans enfant, peut-on lire dans le projet de loi de finances pour 2026. “Je ne suis pas sûr que notre pays ait les moyens de poursuivre cette politique de générosité maximale”, a justifié le ministre du Travail et des Solidarités, Jean-Pierre Farandou sur FranceInter.

Le rapporteur général craint des déconventionnements de médecins

Thibault Bazin, rapporteur général du projet de budget de la Sécurité sociale, craint une “accélération” des déconventionnements de médecins avec l’Assurance maladie en cas d’adoption de l’article qui surtaxe les dépassements d’honoraires. En effet, cette mesure a été adoptée en commission et permet au gouvernement de rehausser par décret une cotisation que paient les médecins sur leurs suppléments d’honoraires, aujourd’hui de 3,25%.

La suspension de la réforme des retraites sera examinée au plus tôt le 12 novembre

Cette décision a été prise ce matin en conférence des présidents. Toutefois, son examen peut être retardé car la partie 2 du PLFSS doit être votée au préalable.

Sébastien Lecornu souhaite que la renégociation de l’accord de 1968 avec l’Algérie démarre “le plus vite possible”

“Je ne crois pas à l’abrogation de cet accord, mais à sa renégociation”, a réaffirmé le Premier ministre, après le vote symbolique, jeudi dernier, par les députés, d’une proposition de résolution du Rassemblement national (RN, extrême droite) visant à “dénoncer” l’accord franco-algérien, qui crée un régime d’immigration favorable pour les Algériens. “Il faut (…) désormais que ce début de renégociation démarre le plus vite possible”, a indiqué Sébastien Lecornu.

Que sont ces ordonnances appliquées au budget ?

Alors que le vote du projet de loi de finances semble de plus en plus compromis à l’Assemblée nationale, l’exécutif pourrait activer un mécanisme exceptionnel : faire passer le budget 2026 par ordonnances. Une hypothèse inédite sous la Ve République. On vous l’explique dans cet article .

À La Rochelle, Emmanuel Macron met en garde contre “l’attaque de nos champions économiques”

Depuis les Assises de l’économie de la mer, à La Rochelle, Emmanuel Macron a adressé un message clair à l’Assemblée : “On ne grandit pas un pays en attaquant ses champions.” Une allusion directe aux amendements récents taxant les multinationales. Le président a défendu la “liberté d’entreprendre” et mis en garde contre “les discours du repli”. “À chaque fois qu’on a voulu expliquer à la France qu’il fallait renoncer au grand large, on s’est trompé”, a-t-il insisté, en appelant à “garder des ambitions économiques fortes”.

“On ne grandit pas un pays en attaquant ses champions (…) On ne rend pas un pays plus heureux quand on empêche ses champions d’aller conquérir de nouveaux marchés”

Depuis la Rochelle, Emmanuel Macron envoie un message aux députés qui débattent sur le budget #BFM2 pic.twitter.com/GFH36Kw0ij

— BFMTV (@BFMTV) November 4, 2025

Yaël Braun-Pivet envisage de limiter le temps de parole des députés

Alors que les débats budgétaires s’enlisent, la présidente de l’Assemblée propose de recourir à un “temps législatif programmé” (TLP) pour accélérer l’examen du budget. Cette procédure, déjà utilisée pour d’autres textes, fixerait un nombre d’heures maximal de débat réparti entre les groupes politiques. Une idée jugée “nécessaire pour avancer” par la présidente de l’Assemblée, mais impossible à appliquer en l’état : le règlement interdit le TLP sur les projets budgétaires.

“Ce n’est pas une copie Frankenstein” : Sébastien Lecornu défend son budget

Réunis face au Premier ministre, les députés du groupe Horizons ont entendu Sébastien Lecornu défendre la cohérence du budget 2026 , vivement critiqué par la gauche. “Ce n’est pas une copie Frankenstein”, a-t-il affirmé, en référence aux propos d’Éric Coquerel (LFI) qui dénonçait “un texte sans colonne vertébrale”. Le chef du gouvernement entend rassurer sa majorité en insistant sur la “ligne économique claire” du projet, malgré les multiples amendements votés ces derniers jours.

Lecornu avertit sa majorité : “Il y a des sujets sur lesquels on ne fera pas de compromis”

Devant les députés Renaissance réunis à l’Assemblée, le Premier ministre Sébastien Lecornu a tenu à fixer des lignes rouges dans la négociation du budget 2026. “Il y a des sujets sur lesquels on peut faire des compromis, mais il y a des sujets sur lesquels on ne fera pas de compromis, car on ne va pas mettre l’économie à terre”, a-t-il prévenu. Appelant ses troupes à “accompagner les compromis proposés par le gouvernement”, il a exhorté la majorité à ne pas être “source du désordre” à l’heure où les débats s’annoncent tendus.

Le PS menace de censurer tout passage en force

Le député socialiste Philippe Brun a prévenu sur TF1 que son groupe censurerait “tout gouvernement qui passerait par ordonnances” pour faire adopter le budget 2026. Un avertissement clair adressé à Sébastien Lecornu, qui réunit ce matin les députés Renaissance avant le début des débats sur le financement de la Sécurité sociale. Dans un contexte d’impasse parlementaire, cette déclaration souligne la fragilité extrême du gouvernement, dont chaque vote budgétaire devient un test politique.

#PLF2026
Le parti socialiste brandit la menace d’une motion de censure du gouvernememt en cas d’utilisation des ordonnances pour faire passer le budget

“Nous censerons tout gouvernement qui procèdera aux ordonnances” dit Philippe Brun@LCI #DirectAN

— Frédéric Delpech (@fredericdelpech) November 4, 2025

Éric Coquerel (LFI) estime que “le PLF sera battu”

Le président de la commission des Finances , Éric Coquerel (LFI), juge ce matin que le projet de loi de finances 2026 “sera battu” à l’Assemblée. Selon lui, le gouvernement n’a plus que deux issues : “soit les ordonnances, soit une loi spéciale”. L’élu insoumis estime que la majorité “ne parvient plus à tenir” et que le recours à une procédure d’exception paraît désormais inévitable. Une lecture partagée sur plusieurs bancs, alors que le vote sur la partie “recettes” est repoussé au 17 novembre.

Emmanuel Macron de retour sur le terrain à La Rochelle

Alors que le Parlement s’enlise dans les discussions budgétaires, Emmanuel Macron reprend la parole publique après plus d’un mois de silence . Le chef de l’État se rend à La Rochelle ce mardi, aux Assises de l’économie de la mer, loin des tensions de l’Assemblée. Une manière de reprendre la main symboliquement, même si son discours, prévu vers 11h30, reste très éloigné des débats sur le budget 2026.

Manuel Bompard (LFI) dénonce un budget “injuste et indigne”

Très offensif sur Franceinfo , le coordinateur national de La France insoumise, Manuel Bompard, a promis de “faire le maximum pour empêcher ce budget” , qu’il juge “injuste socialement et dangereux économiquement”. Selon lui, “des économies sont faites sur les malades chroniques” tandis que “les milliardaires vont payer moins”. L’élu des Bouches-du-Rhône répète son objectif : faire tomber le PLFSS et réclamer “un changement d’orientation économique”.

ud83dudd34 Sécurité sociale u27a1ufe0f “Il y a des économies qui sont faites sur des gens qui sont atteints de maladies chroniques, je trouve ça particulièrement indigne de faire des économies sur ce sujet. Mon objectif, c’est de battre ce budget de la sécurité sociale”, dit Manuel Bompard pic.twitter.com/amEQjdFoQh

— franceinfo (@franceinfo) November 4, 2025

Guedj tacle LFI : “Nous, on obtient des avancées”

Le socialiste Jérôme Guedj a répondu ce matin sur Franceinfo aux critiques de La France insoumise, qui accuse le PS de “changer d’alliance”. “C’est la différence entre une gauche qui rouspète et une gauche qui obtient des avancées concrètes dans un contexte sans majorité”, a-t-il lancé. Le député de l’Essonne défend la stratégie de compromis du PS, qui a pesé sur la suspension de la réforme des retraites.

ud83dudd34 “La méthode qu’est la nôtre depuis le début permet d’avoir des avancées (…). Rentrer dans la négociation, créer du rapport de force, comme nous l’avons fait, nous socialistes, ça porte ses fruits.”

ud83dudde3 Jérôme Guedj, député PS de l’Essonne. #canal16 pic.twitter.com/nAAVfkYWYR

— franceinfo (@franceinfo) November 4, 2025

Philippe Juvin (LR) appelle à “baisser massivement la dépense publique”

Sur Europe 1 et CNews , le député LR Philippe Juvin, rapporteur général du budget, a redit que “la marge de manœuvre n’est pas sur les impôts mais sur la dépense”. Estimant que la France “est déjà au maximum fiscalement”, il plaide pour un tournant de rigueur et de production. L’élu alerte aussi sur le risque d’une “loi spéciale” en cas de blocage persistant : “Il y aura un budget avant la fin de l’année, mais ce ne sera peut-être pas le fruit d’un vote.”

Farandou assume des mesures “agressives” et prévient : “La générosité a atteint ses limites”

Sur France Inter, le ministre du Travail et des Solidarités Jean-Pierre Farandou a défendu les mesures controversées du PLFSS, estimant que “la générosité des politiques sociales est peut-être arrivée à son terme”. Tout en assurant rester “ouvert à la discussion”, il justifie des décisions “difficiles mais nécessaires” pour redresser les comptes sociaux. Le ministre confirme notamment la volonté de supprimer la prime de Noël pour les allocataires sans enfant , au nom de “l’équilibre collectif”.

Budget de la Sécu : “La générosité qu’on a connue pendant des décennies est peut-être arrivée à son terme”, assume le ministre du Travail et des Solidarités @JPFarandou, au sujet d’une possible suppression de la prime de Noël pour les personnes sans enfants. #LaGrandeMatinale pic.twitter.com/hLH9HmidQ1

— France Inter (@franceinter) November 4, 2025

Sébastien Chenu (RN) s’en prend à la gauche et à la droite

Invité de la matinale de TF1 , Sébastien Chenu a vivement attaqué ce matin ses adversaires politiques, accusant la gauche de “vouloir tout taxer” et Bruno Retailleau “de défendre 0,5 % des Français”. Le député du Nord affirme que le RN ne soutient “aucune hausse d’impôts” mais prône une “justice fiscale” contre “les détournements”.

Près de 2 500 amendements déposés sur le budget de la Sécu

Le chiffre donne le vertige : 2 483 amendements ont été déposés pour le projet de loi de financement de la Sécurité sociale, selon un comptage de TF1/LCI . Parmi eux, 136 ont été jugés irrecevables et 27 retirés. La droite parlementaire en est la principale contributrice, avec près de 500 propositions, soit un cinquième du total. Un flot d’amendements qui illustre la paralysie politique qui s’installe à l’Assemblée, où chaque camp tente d’imprimer sa marque avant un vote au résultat incertain.

Biocarburants : un premier revers pour le gouvernement

Hier, les députés ont rejeté une mesure du budget de l’État visant à supprimer les avantages fiscaux accordés aux biocarburants B100 et E85. Une décision saluée par les filières agricoles, mais qui complique un peu plus la trajectoire budgétaire de l’exécutif, qui confirme la fragilité de sa majorité , confrontée à des alliances fluctuantes selon les articles.

Ce qu’il faut attendre de la journée à l’Assemblée

Les débats sur le PLFSS débuteront à 17 heures cet après-midi, avec pour horizon un vote solennel le 12 novembre. D’ici là, près de 2 500 amendements devront être examinés. Le gouvernement compte sur des concessions, notamment sur le gel des pensions, pour éviter un blocage total. Sébastien Lecornu espère convaincre les socialistes de s’abstenir plutôt que de voter contre, tandis que la droite réclame la suppression de l’article suspendant la réforme des retraites. Une journée charnière pour le Premier ministre.

Le marathon budgétaire entre dans sa deuxième phase

Après huit jours de débats sur la partie “recettes” du budget de l’État, les députés ouvrent ce mardi l’examen du projet de loi de financement de la Sécurité sociale 2026 . Suspendu en commission, le texte arrive dans un climat électrique. L’exécutif espère ramener le déficit de la Sécu à 17,5 milliards d’euros l’an prochain, contre 23 cette année. Mais la bataille s’annonce rude : gauche et droite dénoncent des “mesures injustes”, tandis que la majorité tente d’éviter un nouvel épisode de censure.

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