November 4, 2025

"Si on est malade pendant la nuit, comment on fait ?", angoisse face à la potentielle fermeture d’un service d’urgences

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L’inquiétude grandit en Mayenne, où les urgences du Centre Hospitalier du Nord-Mayenne (CHNM) pourraient fermer totalement la nuit le mois prochain et ce jusqu’en 2028. Une situation qui n’est pas propre à ce département, plusieurs services d’urgences du pays rencontrant des difficultés similaires. C’est notamment le cas à Toulouse et à Caen.

L’inquiétude monte en Mayenne face à la potentielle fermeture d’un service des urgences le mois prochain. Depuis plusieurs mois déjà, les urgences du Centre Hospitalier du Nord-Mayenne (CHNM) sont fermées cinq nuits par semaine. Si aucun médecin n’est trouvé pour assurer les gardes de nuit avant le 15 décembre, le service fermerait tous les jours de la semaine et ce jusqu’en 2028, a annoncé la direction de l’établissement selon Ici Mayenne.

La tendance n’est pas uniquement observée dans ce département. Depuis le lundi 3 novembre, le CHU de Toulouse n’accepte que les cas graves, autrement dit ceux nécessitant une hospitalisation ou un accès aux plateaux techniques et spécialisés du CHU. Une situation censée durer au moins deux mois qui est due à la pénurie de médecins.

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À Caen, les services d’urgences sont contraints de fonctionner sans internes, faute de médecins expérimentés pour les encadrer. Une situation jugée “dramatique” par la CGT, au moment même où les discussions sur le budget de la Sécurité sociale se poursuivent, faisant redouter de nouvelles coupes dans les dépenses de santé. En effet, “il n’y aura plus d’internes pendant 6 mois” au CHU de Caen, a déploré auprès de l’AFP Déborah Le Lièvre, secrétaire générale CGT de l’établissement. “Il s’agit d’une situation dramatique du fait du manque de moyens donnés par les pouvoirs publics”, a-t-elle dénoncé.

“Absolument inacceptable”

Dans le nord de la Mayenne, les habitants s’inquiètent de se retrouver sans prise en charge. “Si on est malade pendant la nuit, comment on fait ? On va où ? Moi qui ne conduis plus, ce n’est pas normal”, s’interroge Marcel, 84 ans, auprès d’Ici Mayenne.

Depuis lundi, les urgences de l’hôpital de Laval sont ouvertes sept jours sur sept, 24 heures sur 24 après une décision de l’ARS. Une annonce bienvenue dans le département, mais qui ne suffit néanmoins pas à pallier la fermeture nocturne des urgences du CHNM. “On parle souvent des 30 kilomètres qui séparent Mayenne de Laval. Mais ce qu’on oublie, c’est qu’au nord de Mayenne, il y a encore 30 autres kilomètres, ce qui va mettre certains habitants du fin fond au nord de la Mayenne à au minimum 30 minutes de plus”, souligne Pascal Grandet, président d’Audace 53, l’association des usagers de l’hôpital public.

Une situation “absolument inacceptable” qui peut avoir des conséquences dramatiques. “On sait qu’il y a des décès qui sont liés directement à la fermeture des urgences. […] On a eu un témoignage d’une dame le 5 septembre dont la maman est décédée suite à une non-prise en charge par les urgences de Mayenne parce qu’elles étaient fermées. Des exemples comme ça, on en a plusieurs depuis 18 mois”, confie-t-il auprès d’Ici Mayenne.

Lundi, le gouvernement a promis des renforts au CHU de Caen. “J’ai fait mobiliser la réserve sanitaire pour que des médecins en renfort puissent arriver”, a annoncé la ministre de la santé, Stéphanie Rist. “Il y a 612 services d’urgence dans notre pays et on est très vigilants à ce qu’ils fonctionnent correctement”, a-t-elle poursuivi. Aucune mesure nationale n’a cependant été évoquée.

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