November 1, 2025

Ski : "Déni climatique !" Une station des Pyrénées veut créer un système pour garantir de la neige aux touristes, fureur des écologistes

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Les dirigeants de la station prévoient une construction toute particulière pour alimenter ses canons à neige et sécuriser son avenir touristique. Un projet à deux millions d’euros dénoncé par les écologistes comme un “déni climatique”.

Sur les hauteurs du Capcir, à plus de 2 300 mètres d’altitude, le décor pourrait bientôt changer. La station de ski des Angles, dans les Pyrénées Orientales, projette en effet la création d’une retenue collinaire pour produire de la neige artificielle sur les trente prochaines années.

Objectif : garantir un enneigement suffisant jusqu’en 2050 et préserver l’économie hivernale du village. Mais cette ambition déclenche une tempête politique et écologique.

Le maire, Michel Poudade, assume le pari, interrogé par nos confrères de France 3 : “On ne fait pas une retenue collinaire pour se faire plaisir”, explique-t-il. Estimé à deux millions d’euros, le projet prévoit de recueillir 113 000 m³ d’eau sur 2,23 hectares, au sommet du roc d’Aude, dans le parc naturel régional des Pyrénées catalanes.

Selon la municipalité, il s’agit d’un outil “essentiel pour la pérennisation du domaine skiable”.

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Mais pour les défenseurs de l’environnement, la perspective d’un bassin artificiel en pleine zone protégée, dans un département frappé par la sécheresse, relève de l’absurde.

“Très serein”

“C’est un équipement industriel pour du tourisme industriel ! C’est encore orienter la commune vers le déni climatique”, dénonce Marc Maillet, président de la Fédération pour les espaces naturels et l’environnement des Pyrénées-Orientales (FRENE 66).

L’association, qui parle désormais de “bataille du roc d’Aude”, fustige un projet “d’implanter un cratère” dans “l’un des plus beaux points de vue du massif du Capcir”.

Ses membres demandent le retrait pur et simple de la délibération municipale et envisagent un recours devant le tribunal administratif si les travaux reprennent au printemps 2026.

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Le maire, lui, se dit “très serein” et défend un projet multifonction : au-delà de la neige, la retenue pourrait “aider à la lutte contre les incendies, permettre au bétail de s’abreuver et produire de l’électricité hydraulique”.

Mais pour Marc Maillet, le compte n’y est pas : “Ce système ne peut pas tenir. Avec les sécheresses, avec le réchauffement climatique, non seulement on n’est pas sûr de pouvoir faire fonctionner les canons à neige dans les limites de température, mais en plus, on n’est pas sûr d’avoir la quantité d’eau espérée.”

La bataille du roc d’Aude ne fait que commencer.

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