Des dizaines de milliers de juifs ultra-orthodoxes ont manifesté jeudi à Jérusalem contre la fin de leur exemption du service militaire.
Ils étaient des dizaines de milliers, massés à l’entrée de Jérusalem. À l’appel des partis ultra-orthodoxes Shass et Judaïsme unifié de la Torah, les manifestants se sont réunis jeudi 30 octobre pour dénoncer la conscription obligatoire imposée par la Cour suprême israélienne. Sur les pancartes, un mot d’ordre clair : “Mieux vaut aller en prison qu’à l’armée”.
À lire aussi :
“Le sang coule de nouveau” : pourquoi la trêve vacille à Gaza alors que des tirs israéliens ont fait 45 morts
Dès la fin de la matinée, la foule s’est installée sur les grands axes de la Ville sainte, sous le regard de 2 000 policiers déployés pour encadrer le rassemblement. Des prières collectives ont été récitées en chœur, dans une atmosphère à la fois religieuse et déterminée. “Nous n’allons pas à l’armée, non pas parce que nous sommes égoïstes, mais parce que nous essayons de nous préserver, conformément à ce que la Torah nous enseigne”, a expliqué Abraham, 27 ans, étudiant en yeshiva, à l’AFP.
“Un décret venu du ciel”
Les manifestants réclament le rétablissement d’un régime spécial qui exemptait les étudiants des écoles talmudiques de service militaire. Cet arrangement, en vigueur depuis la création d’Israël en 1948, a été invalidé en juin 2024 par la Cour suprême, qui exige désormais une loi égalisant la conscription pour tous. Une décision vécue comme un affront dans les milieux religieux. “Nous ne sommes pas venus ici pour manifester, mais pour un rassemblement de prière, car nous ressentons qu’un décret venu du ciel nous menace”, a témoigné Arik, 55 ans, venu d’Ashdod.
La contestation ne fait pas l’unanimité. “La manifestation pour l’exemption de la conscription est une honte pour la direction du pays et une insulte envers nos soldats héroïques”, a dénoncé sur X le dirigeant nationaliste Avigdor Lieberman.
À lire aussi :
Gaza : les hostilités ont repris… 21 morts sur le territoire palestinien, Israël et le Hamas s’accusent de violer le cessez-le-feu
La guerre à Gaza a relancé la polémique : l’armée israélienne manque de soldats, tandis qu’environ 66 000 jeunes ultra-orthodoxes restent exemptés. Les partis religieux, piliers de la coalition de Benjamin Netanyahu, exigent une loi pérenne pour préserver ce statut. Un retrait de leur part pourrait toutefois faire vaciller la majorité du Premier ministre.
La manifestation s’est terminée dans le drame : un jeune homme est mort après une chute accidentelle. La police a ensuite dispersé les participants, annonçant qu’un agent avait été légèrement blessé.