Le quintuple champion olympique de judo Teddy Riner, 36 ans, qui n’a pris part qu’à une seule compétition depuis les JO de Paris 2024, souhaite que la notion de “plaisir” guide son olympiade vers les Jeux de Los Angeles 2028, qui seront les derniers de sa carrière.
                            
Votre dernière compétition remonte à fin 2024, quand pensez-vous reprendre ?
“Là je viens de reprendre l’entraînement après une dizaine de jours de repos. Donc l’objectif c’est de retrouver des sensations, descendre le poids, parce que le staff médical et sportif tient à ce qu’on soit en jambes. Si je ne perds pas de poids, je ne reprends pas la compétition, parce que sinon on va risquer les blessures. C’est bien, ils prennent soin de moi.”
Avez-vous pris beaucoup de poids depuis les JO de Paris ?
“Un bon + 15 kg ! J’ai arrêté de me peser. Il va falloir que je me remette dedans, que je me repèse. Mais je ne me prends pas la tête. Sur cette olympiade, c’est vraiment du plaisir avant tout. Je sais exactement à quel moment il faut remettre le couvert, à quel moment il va falloir se remettre dedans sérieusement. Pour l’instant, je me remets dedans tranquillement et on ne se met pas la pression. C’est ma dernière olympiade après toutes ces années de galère. Parce que ça reste dur, il ne faut pas se le cacher. Même si les gens ont vu des Jeux olympiques extraordinaires (Riner avait décroché l’or en individuel et en équipe mixte, NDLR), il y a eu beaucoup de blessures, beaucoup de remises en question, beaucoup de difficultés pour arriver à ce niveau-là.”
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La compétition ne vous manque-t-elle pas trop ?
R : “C’est bien qu’elle me manque. Comme ça, quand on revient, on sait pourquoi on revient. Mais faire des compétitions pour faire des compétitions, j’ai un peu passé l’âge, ça ne me sert à rien. Il faut que j’en aie envie, il faut qu’on sache pourquoi on y va, pourquoi on le fait.”
Récemment, vous avez été surtout présent en-dehors des tatamis, entre l’émission de Netflix “Love is Blind” ou votre apparition à l’exposition universelle d’Osaka. Aujourd’hui, l’entraînement occupe quelle portion de votre temps ?
J’ai toujours fait un petit peu de tout. Maintenant, c’est vrai que ça s’accélère parce qu’il y a de plus en plus de monde. J’essaie de répondre comme je peux et le plus souvent possible pour que tout le monde soit content. “Love Is Blind”, c’était la première fois que je faisais quelque chose avec ma femme. J’étais content parce que c’est vrai qu’elle est tout le temps dans l’ombre. On ne la connaît pas vraiment. Lorsqu’on m’a proposé ça, c’était cool de pouvoir construire quelque chose. Aujourd’hui, je me concentre un peu plus sur mon après-carrière parce que c’est important. On sait que le sport, c’est beau, le sport, c’est bien. J’ai fait ça toute ma vie. Mais je suis aussi père de famille, je suis chef d’entreprise. Et il faut que je pense aussi à demain. Mais l’entraînement, ça reste tous les jours, sauf le samedi et le dimanche. Et encore, parfois, il nous faut faire une séance cardio. Ça n’a jamais changé.
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La deuxième édition de la Riner Cup approche. Pensez-vous continuer à développer cette compétition ?
À chaque fois que je me déplace, que je croise un maire il me dit : “Elle peut venir chez nous la Riner Cup ?” Récemment, j’étais à l’inauguration d’un dojo qui allait porter mon nom. Dès que j’ai posé le pied hors de l’aéroport, on m’a dit : “La Riner Cup, fais-la venir chez nous”. Alors je dis, oui mais attendez, il y a un cahier des charges. On reçoit pas mal de demandes, et j’ai toujours dit à mon équipe qu’on allait grossir progressivement. On ne va pas faire une grosse salle tout de suite, on se construit.

