Des dizaines d’agriculteurs ont manifesté leur colère dans la nuit du 15 au 16 décembre 2025 dans le Tarn-et-Garonne, avec des déversements, parfois suivis d’incendies, devant des bâtiments publics à Montauban, mais aussi à Lafrançaise ou encore à Golfech.
La nuit de lundi à mardi a été longue et mouvementée après la manifestation qui a vu converger une soixantaine de tracteurs à Montauban. La préfecture de Tarn-et-Garonne était sans doute la cible principale des agriculteurs, comme cela avait été le cas samedi soir à Castelsarrasin, où la sous-préfecture avait été prise d’assaut. Mais lundi soir à Montauban, le centre-ville était protégé par des camions de ramassage de déchets disposés comme autant de remparts sur plusieurs avenues et boulevards. Faute de pouvoir rejoindre la place Foch, les agriculteurs ont donc jeté leur dévolu sur des bâtiments publics abritant des administrations d’État.
Cible habituelle de la colère paysanne, la direction départementale des Territoires (DDT) offrait un triste spectacle, ce mardi au petit matin, aux commerçants riverains de la rue Sainte-Claire ou aux parents, tenant leur enfant par la main, qui passaient quai de Verdun sur le chemin du collège Saint-Théodard.

Même scène de chaos autour du centre administratif Forestié, à La Fobio, où les dégâts s’annoncent conséquents. Lundi soir, des déversements avaient aussi eu lieu à Aussonne, à la gare de péage de Montauban Nord ou encore devant le bâtiment d’Octogone Fibre dont on se demande bien pourquoi il a été choisi par les manifestants comme lieu de stockage de pneus. Qu’a à voir dans les malheurs des éleveurs cette entreprise qui a obtenu délégation du Département de Tarn-et-Garonne pour déployer le réseau public de fibre ?
Déversement au rond-point de la centrale de Golfech
Ailleurs dans le département, des déversements ont été constatés comme sur la RD 927 à Lafrançaise, sur l’axe Montauban-Moissac ou au giratoire donnant accès à la centrale nucléaire de Golfech. Il était précisément 5 h 40 ce mardi 16 décembre lorsque des caméras de vidéosurveillance de la commune de Golfech ont capté les images des premiers déversements. Paille, pneus et on en passe ont ainsi été déposés sur le pont et la partie sud du rond-point de la RD 953 qui permet soit d’accéder à la centrale nucléaire, soit de rejoindre l’autoroute A62. On a ainsi vu des employés de la centrale laisser leur voiture sur le bas-côté pour rejoindre à pied leur lieu de travail. Ce mardi midi, les agents d’astreinte au conseil départemental finissaient de déblayer les voies de circulation. “Aucun mobilier urbain n’a été dégradé mais ces interventions ont toujours un coût pour le Département ou la communauté de communes”, remarque Pascal Benoît, maire de Golfech
Dans un communiqué, la préfecture signale que 20 sapeurs-pompiers, 47 gendarmes et 13 policiers ont été mobilisés ainsi que plusieurs équipages de la police municipale de Montauban et des effectifs du conseil départemental. Le préfet Vincent Roberti salue le travail de tous les acteurs mobilisés, sur le terrain et en préfecture.
L’A 20 occupée à Cahors-Sud : sortie obligatoire à Caussade
Ce mardi après-midi, l’attention se portait sur l’échangeur de Cahors-Sud, sur l’A 20, occupé depuis 15 heures par une centaine d’agriculteurs à l’appel de la Coordination rurale. Avec une conséquence dans le Tarn-et-Garonne : une sortie obligatoire à Caussade pour les usagers de l’autoroute circulant vers Brive, Limoges ou Paris. Dans le Tarn-et-Garonne, à noter une manifestation de soutien aux agriculteurs ayant mobilisé quelques élèves du lycée agricole et horticole du Sarlac, mardi à Moissac. Sur les réseaux sociaux, un appel est lancé pour une action similaire jeudi 18 décembre au lycée agricole Capou de Montauban.

