October 29, 2025

Toiture contaminée, chasse aux rats : dans ce quartier de Toulouse toutes les précautions sont prises pour construire un immeuble

l’essentiel
Avant de bâtir le futur Hub, dernier maillon du renouveau de l’Oncopole, le site doit être soigneusement dépollué. Entre désamiantage, risque pyrotechnique et traces du passé industriel et militaire, le terrain toulousain livre ses couches d’histoire avant la reconstruction.

Sur les bords de la route d’Espagne, le vieux bâtiment au toit incurvé de la chaudronnerie OMS, ultime vestige industriel de la zone AZF, vit ses derniers jours.

Depuis début octobre, les engins de démolition s’affairent sur cette friche appelée à devenir, d’ici 2027, le Hub, futur pôle de vie et d’innovation de 10 000 m² porté par Sopic Occitanie et Villes & Territoires.

Une vue du projet de Sopic et Villes et territoires
Une vue du projet de Sopic et Villes et territoires
REC Architecture

 

“La démolition a commencé début octobre et se poursuivra jusqu’à la mi-novembre”, explique Florian Baril, de Sopic.

L’opération est délicate : la toiture, contaminée par des particules d’amiante projetées lors de l’explosion d’AZF, fait l’objet d’un curage complet avant abattage.

Sols pollués et munitions enfouies

La dépollution du sol se poursuivra jusqu’à la fin de l’année. Ancienne cartoucherie bombardée pendant la Seconde Guerre mondiale, la zone pourrait abriter des obus enfouis.

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“Nous avons croisé des archives photo de la Royal Air Force pour repérer les impacts, explique Patrice Duchêne, responsable de programmes chez Villes et Territoires.

La future salle d’escalade de 750 m2.
La future salle d’escalade de 750 m2.
REC Architecture

La société Géomines interviendra pour gratter le sol par couches successives de 20 à 30 centimètres jusqu’à éliminer tout risque pyrotechnique.”

Une dératisation inédite demandée par Evotec

À ces contraintes s’ajoute une opération de dératisation coordonnée avec le voisin Evotec, entreprise pharmaceutique de biotechnologies.

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“Evotec produit des médicaments et applique des protocoles sanitaires très stricts, raconte Patrice Duchêne. Lorsqu’ils ont appris notre calendrier de démolition, ils nous ont alertés : le bâtiment abritait probablement des rongeurs, et il fallait éviter toute migration vers leurs locaux.”

“Le voisinage avec un site pharmaceutique impose une vigilance exemplaire”

Résultat, une campagne de piégeage préventive a été lancée trois semaines avant le début des travaux.

“On a fait appel à la même société qu’Evotec, précise Patrice Duchêne. Concrètement, un véritable “mur de pièges” a été installé entre les deux sites. Les capteurs sont relevés en continu pendant toute la démolition.”

Le dispositif, inédit pour un chantier de ce type, sera maintenu jusqu’à la fin du curage, afin d’empêcher tout déplacement de nuisibles. “C’est une contrainte, reconnaît-il, mais le voisinage avec un site pharmaceutique impose une vigilance exemplaire. Et les relations avec Evotec sont excellentes.”

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