Il faut s’y faire mais ce n’est pas si évident. A l’entraînement et en match, les joueurs doivent maintenant s’accomoder d’un nouvel outil dans leur bouche.
Quand on est joueur pro de rugby il faut penser à tout rendre, la chasuble, le GPS, et maintenant les protège-dents connectés. Il en va ainsi des progrès technologiques auxquels on ne peut pas échapper. Et comme toutes les équipes de Top 14, les Sapiacains ont été obligés d’en passer par là. Pour la bonne cause et la protection de l’intégrité physique des joueurs.
A Sapiac, c’est Louis Jalabert qui est chargé de s’occuper de ce secteur tout particulièrement, en plus d’une partie préparation physique. Alors, après chaque entraînement ou chaque match ce prestataire issu du monde du rugby (il a joué au Racing Montauban, et à l’USM chez les jeunes) veille à ce que tous les protège-dents réintègrent leur boîtier en temps et en heure. Il faut dire qu’un tel outil n’est pas forcément donné puisqu’il intègre désormais une puce sur le côté (signalons que les protège-dents sont fournis par la Ligue). « C’est une grande première pour nous puisque nous ne les avions pas en Pro D2 la saison dernière. Désormais chaque joueur est obligé d’avoir son propre protège-dents connecté, moulé à sa dentition par un dentiste. Chaque joueur doit au moins le porter sur deux entraînements à contact dans la semaine, c’est une obligation de la Ligue, pour récolter le maximum de données, et les plus claires possibles. Je récupère directement les données sur la plateforme dédiée après l’entraînement » explique Louis. Reste maintenant à ce que ce réflexe devienne fréquent : « Tout le monde n’a pas compris que c’est obligatoire pour le week-end.Il y en a certains qui ont l’habitude de jouer avec un protège-dents et qui l’utilisent lors des entraînements, alors que pour certains autres c’est peut-être un plus compliqué.Certains ont encore besoin de réglages, et d’autres y penser (sourire). » Car force est de constater que jouer avec un protège-dents n’est pas forcément facile, surtout quand vous êtes un joueur professionnel de rugby.
« Jérémie Maurouard en a perdu un lors du premier match »
Jusqu’à présent pas de gros soucis sont à souligner sauf lors de la première rencontre à Paris contre le Stade français : « On n’a jamais retrouvé celui de Jérémie Maurouard (sourire). En allant voir les supporters ou d’autres à la fin du match, il a dû le laisser quelque part et il ne s’en souvient pas. Il a donc fallu le refaire (sourire). » Des exemptions techniques restent toujours possibles en attente de réglages, de reconfection, ou de prescription médicale. « Certains joueurs n’ont jamais joué avec un protège-dents, n’arrivent pas forcément à bien respirer, d’autres ont envie de vomir. Perso, je n’ai pas testé parce que je n’ai pas les mêmes dents mais je comprends que ça peut gêner.En début de saison, quelques joueurs ne l’ont pas porté en raison de réglages mais petit tout le monde s’y met » poursuit Louis Jalabert. Une chose est sûre, c’est que cette nouvelle obligation tente de préserver la sécurité des joueurs de plus en plus. Depuis le début de la saison, les protège-dents ont vibré à peu près cinq fois, obligeant les joueurs à quitter le terrain pour aller satisfaire au protocole commotion (précisons que c’est le médecin indépendant de la rencontre qui est chargé de suivre le fonctionnement des protège-dents pendant un match officiel, mais que Louis Jalabert est aussi chargé de faire un retour très précis après chaque match auprès des médecins du club).
