L’ouragan Melissa, classé en catégorie 5 se rapproche des Caraïbes. De très fortes inondations et des vents d’une violence exceptionnelle vont notamment toucher la Jamaïque. Le pays se prépare au pire.
La nuit s’annonce épouvantable et les dégâts colossaux. Le Premier ministre de la Jamaïque, Andrew Holness, a prévenu ce lundi 27 octobre sur la chaîne américaine CNN que l’ouragan Melissa, qui se rapproche dangereusement de l’ouest du pays, pourrait provoquer des dégâts considérables et appelé les habitants à prendre toutes les précautions nécessaires.

“Je ne pense pas qu’une seule infrastructure de cette région puisse résister à un ouragan de catégorie 5”, la plus élevée et celle déjà atteinte par Melissa, “donc il pourrait y avoir d’importantes destructions”, a déclaré le Premier ministre. Avec des vents allant jusqu’à 280 kilomètres par heure, l’ouragan Melissa figure en catégorie 5, maximale, sur l’échelle de Saffir-Simpson et devrait frapper l’île de plein fouet tôt mardi 28 octobre. S’il ne perd pas en intensité, il s’agira du plus puissant ouragan à toucher terre en Jamaïque depuis le début des suivis météorologiques.
Refus d’évacuer
De leur propre aveu, de nombreux habitants ont refusé de suivre les consignes des autorités. “Je ne veux tout simplement pas partir”, explique Jennifer Ramdial, une pêcheuse, rencontrée lundi par l’AFP à Port-Royal, petite bourgade historique près de la capitale Kingston. “Même s’il était de catégorie 6, je ne bougerais pas”, abonde Roy Brown, un plombier et carreleur, bien que l’échelle de Saffir-Simpson s’arrête à la catégorie 5. Selon lui, nombre de personnes ont refusé de fuir la localité en raison de mauvaises expériences passées dans les abris anti-ouragans proposés par les autorités.
Evoluant depuis plusieurs jours dans les Caraïbes, l’ouragan a déjà fait au moins quatre morts en Haïti et en République dominicaine, qui étaient toujours lundi sous la menace de pluies importantes pouvant entraîner des glissements de terrain et inondations. Dans le sud du pays, plusieurs personnes avaient trouvé refuge dans un bar à Flagaman. “Je suis vraiment inquiet pour les gens”, confie à l’AFP Enrico Coke, un fermier qui dit craindre que les pêcheurs et agriculteurs ne paient le plus lourd tribut.
Les autorités ont exhorté la population à se mettre à l’abri en prévision des vents puissants et pluies torrentielles qui doivent s’abattre sur le territoire et pourraient causer d’importants dégâts matériels ainsi que des coupures prolongées d’électricité et des communications. Des précipitations torrentielles pouvant entraîner jusqu’à plus d’un mètre de pluie sont notamment attendues par endroit, a prévenu Michael Brennan, le directeur du Centre américain des ouragans (NHC).

