October 26, 2025

"C’est plus que de l’inquiétude, c’est de la peur" : les éleveurs ariégeois redoutent un cas positif de dermatose nodulaire bovine

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Alors que 25 communes de l’Ariège sont désormais placées sous surveillance pour la dermatose nodulaire bovine, les agriculteurs du département craignent qu’un animal malade se cache déjà dans leurs troupeaux.

“C’est plus que de l’inquiétude, c’est de la peur”, lance Sébastien Durand, le patron de la Coordination rurale de l’Ariège, après le placement le 25 octobre de 16 nouvelles communes du département en zone de surveillance pour la dermatose nodulaire contagieuse (DNC).

Lui qui, deux jours plus tôt, était à la tête de la manifestation organisée devant la préfecture de Foix pour dire son refus de l’abattage total des troupeaux, énonce sans fard la raison de ses craintes : “À ma connaissance, il n’y a pas de suspicion de DNC dans le département, les cas sont toujours dans les Pyrénées-Orientales. Mais la peur, c’est qu’il y ait un cas positif dans notre département.”

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Le responsable syndical le reconnaît néanmoins, la mise en place rapide de zones réglementées couvrant 25 communes proches des foyers détectés dans le département voisin joue son rôle. “Les règles strictes de déplacement sont très efficaces, accorde-t-il, il n’y a pas de doute, et elles sont respectées.”

Sébastien Durand aux côtés du préfet de l’Ariège, Simon Bertoux, lors de la manifestation du 23 octobre à Foix.
Sébastien Durand aux côtés du préfet de l’Ariège, Simon Bertoux, lors de la manifestation du 23 octobre à Foix.
DDM – Quentin Beilloin

Des bêtes vaccinées devront-elles être abattues ?

La vaccination systématique lancée en Ariège depuis le 23 octobre, et qui doit être étendue aux 16 nouvelles communes sous surveillance, ne calme pas ses craintes pour autant. “Le temps d’incubation de la maladie est de 28 jours et il faut au minimum 21 jours pour qu’il y ait suffisamment d’anticorps et que le vaccin soit efficace, pointe Sébastien Durand. Dans les Pyrénées-Orientales, ça fait quatre à huit jours qu’ils ont commencé à vacciner, on risque d’avoir le cas.”

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Le cas en question, ce serait celui d’un animal vacciné, mais qu’il faudrait pourtant abattre en raison de ces délais – et le reste du troupeau avec lui. Une hypothèse insupportable à ses yeux : “Je le redis, l’abattage total est une absurdité et une catastrophe, tempête-t-il, mais on n’a pas d’avancée et on ne sait pas quand ça va s’arrêter. J’ai l’impression qu’en Occitanie, on est un peu les oubliés du ministère.” Et d’annoncer une nouvelle fois : “Si un agriculteur veut résister (à un abattage, NDLR), on sera présents. Même dans les Pyrénées-Orientales.”

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