Une réunion d’information sur la première demande d’autorisation environnementale de la LGV Bordeaux-Toulouse a eu lieu mardi soir à Agen. Devant quinze personnes.
Comment ne pas s’étonner, à première vue, du grand nombre de chaises vides, mardi soir, dans la brasserie artisanale indépendante du centre-ville d’Agen où se tenait une réunion sur la LGV Bordeaux-Toulouse ? Seulement quinze personnes ont assisté à ce rendez-vous ouvert au public et gratuit.
Organisée par le maître d’ouvrage, l’Agence GPSO/SNCF Réseau, cette rencontre visait à informer sur la demande d’autorisation concernant les investigations préalables (sondages géotechniques pour connaître la nature des sous-sols et diagnostics archéologiques) le long du tracé de la future LGV.
” Rendre compréhensible et digeste un dossier qui ne l’est pas “
Si le sujet, qui concerne les zones à débroussailler ou déboiser pour les forages et la préservation d’éventuels vestiges, est moins problématique que celui des travaux de construction, les échanges proposés avec Christophe Huau, directeur de l’agence GPSO, offraient une occasion d’obtenir des éclaircissements.
À lire aussi :
LGV Bordeaux-Toulouse : “Avec 120 millions d’euros déjà accordés, la volonté de l’Union européenne est là”
Seul élu présent dans la salle, Thierry Pilliaudin, maire de Layrac, n’a pas hésité à témoigner de sa surprise en recevant, il y a deux mois, le dossier complet de 25 000 pages envoyé par l’État “sans mode d’emploi”. “Nous n’avons pu faire qu’une analyse superficielle”, estime l’élu. Un guide de lecture et un résumé ont pourtant été diffusés, assure GPSO, qui rappelle que l’édile n’avait à se prononcer que sur les impacts touchant à Layrac, et pas sur ceux des 79 communes du tracé réparties sur les départements de la Gironde, du Lot-et-Garonne, du Tarn-et-Garonne et de la Haute-Garonne.
À lire aussi :
LGV Bordeaux – Toulouse : un prêt de 50 M€ pour avancer sur les travaux des noeuds ferroviaires
“Votre critique, légitime”, lui a toutefois répondu Christophe Huau, “nous a amenés à la mise en place de trois webinaires réservés aux maires”. Ils ont eu lieu les 29 septembre, 1er et 3 octobre derniers. Ils ont été particulièrement suivis. Des réunions, comme celle de mardi soir, ont été proposées à toutes les communes concernées. Seules trois en ont fait la demande.
À lire aussi :
LGV Toulouse-Bordeaux-Dax : un soutien massif dans le Sud-Ouest et en France selon un sondage Odoxa
Le défi est désormais que la participation du public par voie électronique (PPVE) se déroule dans les meilleures conditions. “Notre volonté est de rendre compréhensible et digeste un dossier qui ne l’est pas”, explique Geneviève Latxague, chargée de concertation à l’agence GPSO.
Une consultation en ligne à partir du lundi 27 octobre
Cette consultation en ligne commencera en effet le lundi 27 octobre. Elle se terminera le 26 novembre. Cette PPVE est un dispositif (lire notre encadré) qui offre aux citoyens la possibilité d’influer sur les décisions susceptibles d’affecter l’environnement lors des sondages géotechniques et des diagnostics archéologiques. “L’État prendra en compte l’ensemble des avis pour délivrer cette première autorisation environnementale”, indique Amandine Bommel, responsable environnement et procédures administratives de l’agence GPSO.
À lire aussi :
Municipales 2026 : “Je ne peux pas imaginer qu’Agen rate le défi LGV”, Jean Dionis esquisse les grandes lignes de son programme
Alors que les travaux d’aménagements ferroviaires ont débuté au sud de Bordeaux et au nord de Toulouse, la ligne LGV Bordeaux-Toulouse doit être mise en service en 2032. Elle devrait permettre de relier Agen à Bordeaux et Toulouse en moins de 30 minutes, contre 1 h 10 aujourd’hui. Paris ne sera plus qu’à 2 h 45 de l’agglomération agenaise, au lieu de 3h15. Son coût est chiffré à 14 milliards d’euros avec un financement à parité entre l’État et les collectivités à hauteur de 40 % chacun, les 20 % restants seront apportés par l’Union européenne. Trois nouvelles gares seront créées, dont une à Brax.
Comment ça marche ?
La participation du public par voie électronique (PPVE) est une procédure de consultation dématérialisée. Elle se déroule sur le site Internet www.registre-numerique.fr/ligne-nouvelle-bordeaux-toulouse-ppve. En ligne, vous pourrez retrouver le dossier de la PPVE contenant l’information sur la demande d’autorisation environnementale. Il est accompagné d’une notice de lecture. Le public peut déposer une observation ou une proposition relative aux investigations préalables. Grâce à un outil de recherche, vous pouvez accéder aux informations qui concernent spécifiquement votre commune.
L’Agence GPSO estime à 15 minutes le temps nécessaire pour consulter la note de présentation technique (pièce C) et 15 minutes supplémentaires pour le résumé non technique de l’étude d’impact (pièce F). En 1 heure ou plus, il est possible de prendre connaissance des pièces C, F, K (les divers avis dont celui de l’autorité environnementale, et le mémoire en réponse du maître d’ouvrage) et J (la synthèse des mesures éviter-réduire-compenser). Des dossiers papiers sont disponibles en préfecture et sous-préfecture.