October 22, 2025

Il était "trop gros pour la prison" : un détenu de 265 kilos meurt faute d’avoir pu bénéficier d’une cellule adaptée

l’essentiel
Un détenu italien de 51 ans est mort le 20 octobre dans le pénitencier de Turin. Obèse morbide et diabétique, il avait été transféré d’une prison à l’autre faute de cellule adaptée, ce que dénonce son avocat.

Son parcours ressemble à une errance administrative ponctuée d’humiliations silencieuses. Francesco De Leo, détenu italien originaire de Brindisi, dans le sud-est du pays, est mort d’un arrêt cardiaque dans une prison de Turin ce lundi 20 octobre, où il venait d’être transféré après un long périple à travers les établissements pénitentiaires du nord de l’Italie. Il pesait 265 kilos, souffrait de diabète et avait déjà perdu une jambe. Aucun centre n’était prêt à l’accueillir.

Arrêté en 2021 pour des délits de fraude, De Leo avait d’abord obtenu l’assignation à résidence chez son frère, avant d’être placé dans une maison de soins, comme le raconte La Stampa. Une altercation avec le personnel avait entraîné son retour sous régime carcéral. Cependant, aucune cellule ne pouvait contenir son corps ni assurer les soins requis : il avait alors été maintenu à l’hôpital, sous surveillance constante d’agents pénitentiaires. Puis, faute de solution, transféré à la prison de Marassi, à Gênes, avant d’être envoyé à Turin début octobre.

“Il dormait sur deux lits soudés”

C’est là, dans une cellule spécialement aménagée pour lui, qu’il s’est éteint dix jours plus tard. Selon la médecine légale, il bénéficiait d’un suivi médical équivalent à celui d’un patient ordinaire. Mais son frère, Domenico, conteste cette version : “Il dormait sur deux lits soudés, sans matelas adapté, soigné par d’autres détenus. Le vrai lit médicalisé n’est arrivé que le matin de sa mort”, raconte-t-il à la Rai.

À lire aussi :
Un détenu insulte, frappe et ébouillante un surveillant parce qu’il ne voulait pas lui donner de cigarette

Son avocat, Luca Puce, dénonce dans le Corriere Torino une “inadéquation structurelle du système carcéral”. Il salue le dévouement du personnel pénitentiaire, tout en soulignant l’absence de structures adaptées : “Rien ne permet aujourd’hui de gérer les cas extrêmes : les prisons sont pleines, les hôpitaux débordés, et la dignité du détenu devient secondaire.”

Pour la famille, cette mort n’est pas un accident, mais la conséquence directe d’un système incapable de traiter les détenus comme des patients quand ils sont malades. “Mon frère ne demandait pas la pitié, seulement d’être soigné”, conclut Domenico De Leo, décidé à déposer plainte. En Italie, 360 détenus sont morts depuis le début de l’année.

source

TAGS: