Après le décès d’un sexagénaire lors d’une battue aux sangliers à Laparade (Lot-et-Garonne) dimanche 19 octobre, le maire de la commune fait part de l’émotion qui traverse le village.
Dans ce village peuplé de 390 âmes, la terrible nouvelle a rapidement fait le tour des habitations. Dimanche 19 octobre, un chasseur de 64 ans est décédé à l’orée d’un bois à Laparade, après avoir été impacté au niveau du bas-ventre par une balle. Âgé de 83 ans, l’auteur présumé de sa blessure mortelle, qui n’est autre que l’un de ses compagnons de battue, a été entendu par les enquêteurs dans la foulée.
“Vous savez, ici, on se connaît tous… Tout le monde est très touché. Mes pensées vont évidemment vers la famille du défunt, ses amis, mais aussi l’entourage du tireur présumé. Ce qui est arrivé là, c’est vraiment malheureux pour tout le monde”, confesse le premier édile de la commune dépêché sur les lieux au moment du drame, Ghislain Gozzérino.
Le décès brutal de cet ancien monteur en bâtiment, retraité depuis peu, dans son village natal qu’il retrouvait régulièrement pour pratiquer le loisir de la chasse – malgré son déménagement à Villeneuve-sur-Lot il y a une quinzaine d’années – créé la tourmente. Particulièrement du côté du club de chasse du village, dont certains membres ont été aux premières loges de ce tragique évènement.
En effet, une dizaine de pratiquants, dont faisaient partie la victime et le tireur présumé, étaient réunis pour une battue aux sangliers lorsque l’accident a eu lieu. “Ils sont dévastés, se posent des questions. L’un d’eux, qui n’étaient pas présents lors du drame, venait de reprendre la chasse il y a peu. Cette fois, il m’a confié vouloir arrêter définitivement”, reprend le maire de Laparade.
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Un club de chasse “sérieux”
Quelles que soient les circonstances ayant mené à cet accident, Ghislain Gozzérino, habitué à côtoyer les membres de la fédération laparadaise, ne partage aucun doute concernant la prudence dont font preuve les organisateurs de ces battues. “Je n’aurais jamais cru qu’un drame comme celui-là se produise à Laparade. Malheureusement, un accident peut toujours arriver. La société de chasse, que je connais très bien, est très très sérieuse. À l’image de son président qui est une personne rigoureuse. Ce sont des gens responsables. Dès qu’un évènement comme celui-ci est organisé, un plan de battue est créé, tout est mis en place pour que cela se passe bien. Même si je ne suis pas du tout chasseur, le président m’a souvent proposé que j’aille un jour avec eux, non pour tirer au fusil mais pour se rendre compte de comment ils travaillaient. Ce sont des personnes passionnées, pas des fous furieux”, soutient-il.
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Cette affaire pourrait en revanche – imagine-t-il – raviver l’éternel débat entre les partisans et opposants à cette pratique. “Faut-il faire des battues ? Faudrait-il s’y prendre autrement ? C’est difficile d’y répondre parce que le problème, c’est que nous sommes envahis de tous ces animaux. Ça fait énormément de dégâts dans les champs. Mais aussi sur la route, avec beaucoup d’accidents de la circulation qui sont causés par leur passage. Donc s’il n’y a pas une régulation, comment faudrait-il faire ?”, spécule Ghislain Gozzérino.
Selon les premiers éléments d’enquête, tout se serait joué lors du passage d’un sanglier. Alors, la balle mortelle aurait-elle pu ricocher avant d’atteindre sa victime ? Le tir était-il direct ? Seule l’enquête, dont le parquet d’Agen s’est saisi, permettra de dessiner les contours de ce drame.