October 19, 2025

Rodez. Dermatose nodulaire : les marchés bovins paralysés

l’essentiel
Le ministère de l’agriculture a annoncé vendredi durcir les règles concernant la gestion de la DNC. Le marché au cadran de Baraqueville est annulé au moins jusqu’au 4 novembre, quand celui de Laissac tournera au ralenti.

C’est un coup dur”, pour reprendre les mots de Jacques Barbezange, maire de Baraqueville. Demain, le marché au Cadran ségali, où sont échangés environ 150 bovins chaque lundi, ne pourra ouvrir ses portes. En cause, le durcissement des règles concernant la gestion de la Dermatose nodulaire contagieuse (DNC). Le ministère de l’Agriculture, dans une communication relayée par la préfecture de l’Aveyron, a annoncé vendredi, l’interdiction, depuis hier et jusqu’au 4 novembre inclus, de tout rassemblement festif (concours, foires, salons), des marchés de bovins liés à l’élevage ainsi que toute sortie de bovins du territoire métropolitain.

“On était inquiets depuis un moment, on se doutait que cela pourrait arriver”, déplore Jacques Barbezange. La maladie se rapprochant peu à peu de l’Aveyron, avec la détection de trois nouveaux foyers en région, dans le département des Pyrénées-Orientales. Pour de nombreux élevages, un certain froid avait déjà été jeté avec l’interdiction de la présence de bovins au Sommet de l’élevage de Cournon-d’Auvergne, organisé du 7 au 10 octobre. Et le phénomène concerne désormais directement les marchés aux bestiaux aveyronnais. Car si mardi, le foirail de Laissac ne sera pas vide, l’activité du premier rendez-vous de ce type en France sera freinée. “Évidemment, nous pourrons compter sur les ovins. Mais côté bovins, on fonctionnera environ à 50 %, on sauve les meubles”, analyse David Minerva, maire de la commune.

“Quelques cas isolés”

Concrètement, seules les bêtes destinées à l’abattoir pourront être présentées, dans ce qui est communément appelé la partie “boucherie”, du marché. Soit un nombre estimé entre “300 et 400” animaux par David Minerva. Ceci s’expliquant par le fait que les bêtes vendues côté boucherie n’en croiseront pas d’autres, et n’affichent donc pas de risques de contamination.

Des mesures tout de même critiquées par le milieu agricole. “Ce qui est malheureux c’est de se retrouver avec une réglementation si stricte pour seulement quelques cas isolés”, peste David Minerva. Plusieurs syndicats agricoles dénoncent aujourd’hui la gestion de l’épidémie (lire ci-contre). Pour autant, il ne reste qu’une seule chose à faire pour les professionnels du secteur et encadrants des marchés, attendre que l’orage passe. “C’est certain qu’on va être pénalisés, maintenant, si on arrive à passer au travers et qu’aucun foyer n’est détecté en Aveyron, ce sera un moindre mal”, positive Jacques Barbezange. Pour l’heure, ces réglementations sont en vigueur pour seulement deux semaines. Seront-elles prolongées ? Affaire à suivre.

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