Après la condamnation de son fils à 30 ans de réclusion criminelle, Nadine Fabre a réagi à la décision. Elle dit n’avoir “rien ressenti” et devrait être appelée à témoigner de nouveau lors du procès en appel.
Après quatre semaines d’audience, la cour d’assises du Tarn a rendu son verdict ce vendredi 17 octobre. Cédric Jubillar a été condamné à 30 ans de réclusion criminelle. Une décision qui a suscité une profonde émotion chez les proches de l’infirmière. Sous la pression, l’oncle de la victime a même fait un malaise, avant d’être pris en charge par les secours présents dans la salle.
“Aujourd’hui, c’est la vérité qui a gagné sur le mensonge”, estime Me Mourad Battikh, avocat de plusieurs membres de la famille de Delphine Jubillar. Les avocats de Cédric Jubillar, Mes Alexandre Martin et Emmanuelle Franck, ont quant à eux fait part de leur profonde déception et ont annoncé faire appel.
“Je ne ressens rien”
Du côté des proches de l’accusé, seule sa mère a pris la parole pour commenter le verdict. “Je ne ressens rien. Je ne suis ni satisfaite, ni déçue, ni en colère”, réagit-elle auprès du Parisien, quelques heures après le verdict. “Je n’ai pas eu de larmes. Je ne réalise pas ce que cela signifie”.
Lors de l’audience, la mère de famille avait mis en cause son fils. “Il m’a dit, j’en ai marre de Delphine, elle m’énerve, je vais la tuer, l’enterrer, personne ne va la retrouver. J’ai mis ça sur le compte de la colère et je lui ai dit, arrête tes conneries. Si j’avais réagi autrement, on ne serait pas là aujourd’hui”, avait-elle notamment déclaré lors des débats.
“J’étais de leur côté”
“J’ai réussi à m’exprimer en tant que grand-mère de Louis et d’Elyah et à dire la vérité en parlant des côtés les plus sombres de Cédric, comme des violences que j’avais moi-même subies”, revient Nadine Fabre. “La famille de Delphine a compris à ce moment-là, pendant ma déposition, que j’étais de leur côté. Et non pas à essayer de protéger mon fils à tout prix.”
“Cédric ne s’est pas battu pour montrer qu’il était innocent”, ajoute-t-elle. “À mon sens, Cédric n’avouera jamais les faits, au moins jusqu’à son procès en appel”. La mère devrait être amenée à témoigner de nouveau lors du procès qui interviendra en seconde instance, probablement fin 2026.
“Que penser d’une mère qui n’en est pas vraiment une”
Lors des plaidoiries de la défense de Cédric Jubillar, ses conseils ont été offensifs face au témoignage de Nadine Jubillar.
“Que penser d’une mère qui n’en est pas vraiment une, venue dire toute la douleur qui est la sienne ? C’est difficile d’accuser son fils, tellement difficile qu’on le refait au journal de 20 h, le soir même”, a fustigé Me Emmanuelle Franck.
“Cédric, tu n’as plus de mère”, appuie Me Alexandre Martin. “Quand on parle d’une mère, on parle d’instinct maternel, il n’y en a aucun. Même au procès de Mohammed Merah, sa mère est venue, sous les huées des parties civiles, défendre son enfant !”.
La défense a insisté sur le profil d’une “mère manipulatrice”, selon eux, et a regretté les nombreuses interventions dans les médias, notamment lors du procès.