Les trois tunneliers d’Eiffage qui creusent une partie de la ligne C du métro de Toulouse tournent moins vite que prévu en raison de pannes. Mais selon Tisséo, l’entreprise peut rattraper son retard.
Le gigantesque chantier de la ligne C du métro de Toulouse sera-t-il fini à temps pour une mise en service fin 2028 ? Mercredi, devant deux élus de l’opposition métropolitaine qui ont affirmé que Tisséo cachait un retard, Jean-Michel Lattes, le président de Tisséo Collectivités, a reconnu que trois des cinq tunneliers rencontraient des problèmes techniques. Et que par conséquent, “ils n’avancent pas assez vite”.
De quoi s’agit-il ? Les trois tunneliers d’Eiffage, ceux partis de la Vache, des Ponts-Jumeaux et de Colomiers, connaissent des pannes fréquentes sur les convoyeurs, ces grands tapis roulants qui évacuent la terre jusqu’à l’extérieur. Précisément, le problème concerne la partie du tapis qui remonte à la verticale dans la station pour atteindre l’air libre. L’entreprise a donc installé des pelles à câbles pour hisser les tonnes de terre extraites du sous-sol. Pour autant, les tunneliers ont dû réduire leur vitesse. D’où le risque de retard.
Mais à ce jour, Jean-Michel Lattes ne s’avance pas plus car il compte sur les entreprises pour rattraper le temps perdu. “Elles ont eu le marché. C’est à elles de trouver des solutions. Il me semble que c’est un problème qu’elles peuvent résoudre.”
Planning “en tension”
Face à ce qui est un “incident courant”, selon Tisséo, sur un chantier de ce type, une première réponse consiste à augmenter le nombre d’équipes sur le terrain. Selon Jean-Michel Lattes, c’est ce qu’aurait fait Bouygues qui a aussi dû surmonter des obstacles sur le tronçon Montaudran-Port Saint-Sauveur. Et qui au final est arrivé ce mardi 14 octobre avec un mois d’avance sur son calendrier initial.
Avec l’accident mortel sur le viaduc de Labège, le chantier a déjà connu un arrêt. De même qu’il a été ralenti après l’affaissement d’une maison à Bonnefoy. Mais à chaque fois, rappelle Jean-Michel Lattes, les entreprises ont fait face. Et Tisséo Ingénierie a réajusté son planning. C’est ce que le maître d’ouvrage est en train de faire, ce qui demande un certain temps. Et c’est pourquoi Tisséo affirme ne pas pouvoir s’avancer sur un retard pour l’instant. “On ne peut pas dire quel est l’impact.” Sur le planning, la fin du tunnel reste d’ailleurs prévue pour “fin 2026”.
Sur le chantier de La Vache, un ouvrier indique qu’Eiffage aurait proposé de faire travailler ses équipes un jour de plus, soit le dimanche, avant de renoncer.
Contacté, Eiffage confirme “des aléas techniques sur les convoyeurs” qui se sont cumulés avec “des difficultés en début de projet”, c’est-à-dire notamment la découverte d’amiante sur le site des Ponts-Jumeaux. L’entreprise évoque “des dispositions de compensation pour revenir à un avancement normal des creusements”. Mais récemment “des aléas d’ordre géologiques” sur le tronçon sud ont mis “le planning de l’opération en tension”. Eiffage ne précise pas si les délais pourront être tenus.