Un sous-marin nucléaire sur la base de l’île Longue, dans le Finistère, en décembre 2016. FRED TANNEAU/AFP
[Article mis à jour vendredi à 19h28, avec les précisions du procureur et du parquet de Rennes]
Plusieurs drones ont survolé jeudi 4 décembre au soir la base sous-marine de l’île Longue (Finistère), qui abrite les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) de la dissuasion nucléaire française, a-t-on appris auprès de la gendarmerie.
• Cinq drones détectés
Cinq drones ont été détectés techniquement jeudi soir, vers 19h30, au-dessus de la base, qui borde la rade de Brest. Un dispositif de lutte anti-drones et de recherches a été mis en place. Le bataillon de fusiliers marins, qui assure la protection de la base, a effectué plusieurs tirs anti-drones, selon la même source. « Les fusiliers marins ont procédé à un tir de brouilleur et non pas d’arme à feu », a précisé en fin de journée le procureur Frédéric Teillet à l’AFP. Aucun drone n’a été abattu ni de pilote identifié lors du survol, a annoncé vendredi le parquet de Rennes, compétent en matière militaire, qui mène les investigations.
Ces drones étaient des petits modèles « qui n’ont pas menacé les infrastructures sensibles », a affirmé dans les colonnes de « Libération » le porte-parole du préfet maritime de l’Atlantique, le capitaine de frégate Guillaume Le Rasle. Les conditions de luminosité étaient particulièrement bonnes jeudi soir au-dessus de la rade de Brest, en raison de la pleine lune et de son orbite proche de la Terre, un épisode fréquent appelé « super lune ».
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« Tout survol d’une empreinte militaire est interdit dans notre pays », a réagi la ministre des Armées, Catherine Vautrin, auprès de TF1. « Je veux saluer l’interception de nos militaires sur la base de l’île Longue », a ajouté la ministre. « Derrière, il y a un dépôt de plainte, il y a une enquête », a-t-elle conclu, indiquant qu’à ce stade, l’origine de ces drones n’était pas déterminée.
• Une enquête ouverte
Une enquête a été ouverte et confiée au parquet militaire de Rennes, a fait savoir à « Libération » ce vendredi 5 décembre la préfecture maritime de l’Atlantique. L’enquête judiciaire devra déterminer l’identité de leurs pilotes. Selon le quotidien, la sollicitation du parquet militaire de Rennes est une procédure classique concernant la caractérisation des faits qui touchent à cette base stratégique.
• L’origine des drones encore inconnue
« Il est trop tôt pour caractériser » l’origine de ces drones, a affirmé le capitaine de frégate Guillaume Le Rasle, porte-parole de la préfecture maritime, tout en insistant sur le fait que l’objectif de ces survols était « d’inquiéter la population ».
« Aucun lien avec une ingérence étrangère n’est fait » à ce stade, a déclaré à l’AFP le procureur Frédéric Teillet. Pour l’heure, aucun lien avec la Russie n’a été fait.
• De précédents survols enregistrés
Les survols de drones dans cette zone interdite ne sont pas rares. Dans la nuit du 17 au 18 novembre, un survol « au-dessus de la presqu’île de Crozon », dont fait partie l’île Longue, avait été signalé, mais sans survol d’emprise militaire.
Sanctuaire de la dissuasion nucléaire française, la base de l’île Longue est protégée par 120 gendarmes maritimes en coordination avec les fusiliers marins. La base assure la maintenance des quatre SNLE français, dont l’un au moins est en permanence en mer pour assurer la dissuasion nucléaire.
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