October 16, 2025

TEMOIGNAGE. "On a entendu un bruit, puis un cri" : une nacelle s’écrase sur un tracteur, deux retraités perdent la vie

l’essentiel
Un terrible accident agricole a eu lieu jeudi 16 octobre au matin dans le petit village de Saint-Michel-Loubéjou, dans le nord du Lot. Deux amis retraités, anciens agriculteurs, élaguaient un noisetier lorsqu’une nacelle s’est renversée sur le tracteur, les deux septuagénaires ont perdu la vie.

Ce jeudi 16 octobre, au matin, la quiétude du petit village de Saint-Michel-Loubéjou, dans le nord du Lot, a été brutalement rompue. Vers 10h20, un accident agricole mortel s’est produit sur la route de Bazou, mobilisant d’importants moyens de secours. Deux amis, anciens agriculteurs à la retraite, élaguaient ensemble un noisetier à bord d’une nacelle accrochée à un tracteur.

La nacelle se décroche sans explications

Sur ce terrain privé, les deux hommes, âgés de 75 et 76 ans, travaillaient comme ils en avaient l’habitude. L’un d’eux, domicilié à Saint-Michel-Loubéjou, se trouvait dans une nacelle fixée à un tracteur conduit par son ami. Selon les premiers éléments recueillis, la nacelle aurait soudainement basculé. L’homme en hauteur a été projeté au sol, tandis que la nacelle s’est effondrée sur la cabine du tracteur, percutant de plein fouet le conducteur.

Les deux victimes étaient deux anciens agriculteurs retraités.
Les deux victimes étaient deux anciens agriculteurs retraités.
Photo autorisée pour La Dépêche du Midi

Rapidement prévenus, seize sapeurs-pompiers venus des centres d’incendie et de secours de Bretenoux, Vayrac et Saint-Céré, appuyés par une équipe du SMUR de Saint-Céré, ont convergé vers le lieu du drame. Sur place, la scène est d’une rare violence. Bernard Blin, âgé de 76 ans, grièvement blessé à la poitrine, a été pris en charge par les secours et transporté vers l’hôpital de Cahors. Malgré tous les efforts déployés, il est décédé en route. Jean Pierre Payrol, âgé de 75 ans, a été héliporté en urgence absolue vers le centre hospitalier de Limoges par l’hélicoptère du SAMU 87. Il est décédé quelques heures après au centre hospitalier.

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L’intervention, qui a duré plus de deux heures, a nécessité un important dispositif : quatre véhicules de pompiers, deux véhicules de gendarmerie. Sur les lieux, se trouvaient également les épouses des deux victimes, profondément bouleversées. L’une d’elles a assisté à la scène, impuissante. Deux voisins, alertés par un cri de détresse, se sont précipités pour porter secours.

“Une situation de détresse totale”

“On a entendu un bruit, puis un cri. Quand on est arrivés, on a trouvé une situation de détresse totale”, raconte une jeune voisine d’une trentaine d’années. “Mon ami a commencé à essayer de parler aux victimes pendant que j’appelais les pompiers. L’épouse était sous le choc. On a fait ce qu’on a pu. J’étais en mode pilote automatique. “Pendant ce temps, l’hélicoptère du Samu s’est posé peu avant midi sur le terrain de jeu attenant à l’école du village. Une manœuvre impressionnante qui a nécessité la mise en sécurité des enfants.

L’accident s’est produit ici, sous ce noisetier, dans le bourg du village.
L’accident s’est produit ici, sous ce noisetier, dans le bourg du village.
DDM – Laurine Méaulle

“À midi, les enfants allaient manger à la cantine. Nous avons prévenu la directrice, fait sortir les élèves par un petit chemin inhabituel et tiré les rideaux pour éviter qu’ils voient la scène” explique Marie-Hélène Cantarel, la maire de Saint-Michel-Loubéjou. “On est tous sous le choc. C’était mon voisin, quelqu’un qu’on connaissait tous. Ici, c’est un petit village, ce genre de drame nous frappe de plein fouet.”

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Le village compte 420 habitants, une école, une église, quelques commerces et des champs à perte de vue. Ici, tout le monde se connaît. Et le décès de cet ancien agriculteur éleveur, à la retraite, laisse un grand vide. Le maire de Glanes, où résidait la deuxième victime, décrit un homme “aidant, toujours prêt à rendre service”, “minutieux et engagé dans la vie communale”, qui avait siégé deux mandats comme conseiller municipal. “Il était le premier à donner un coup de main, toujours disponible pour les voisins.” témoigne Jacques Ferrand, le maire de Glanes. Dans les rues calmes de Saint-Michel-Loubéjou, l’émotion reste vive. La maire conclut, en larmes, “Ce sont des gens du pays, des voisins. Ce drame nous touche tous, c’est terrible.”

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