Le conseil départemental du Gers a récemment adhéré à un projet national de recherche visant à décarboner les routes, grâce à l’utilisation d’enrobés à froid.
C’est un nouveau pas franchi par le Gers dans sa politique de décarbonation des routes. Ce lundi 13 octobre, à l’occasion de la séance de la commission permanente, le conseil départemental a voté son adhésion au projet national de recherche collaborative IDEE (Infrastructures décarbonées aux enrobés à l’émulsion), pour un montant de 33 600 euros sur la période 2025-2028.
Pour rappel, ce projet lancé par l’État vise à promouvoir l’utilisation de l’enrobé à froid, à la fois plus économique et moins polluant que l’enrobé classique. Selon cette technique, la matière doit être chauffée à 60 degrés avant d’être apposée sur la route, soit 100 degrés de moins que l’enrobé à chaud, largement utilisé pour la construction des axes routiers principaux.
“Réduire la dépendance aux énergies fossiles”
Plus difficile à maîtriser, cette technique a été peu à peu abandonnée par les collectivités et n’est aujourd’hui utilisée que dans 5 % des chantiers de voirie sur le territoire national. Ses avantages sont pourtant avérés, l’utilisation d’un enrobé à froid permettant de réduire l’empreinte carbone de 70 % par rapport à un enrobé à chaud.

Vice-président du Département, en charge des infrastructures de transport, Jean-Pierre Cot a salué dans l’hémicycle l’adhésion de sa collectivité à un projet visant à “inventer des routes moins polluantes, réduire la dépendance aux énergies fossiles et prouver que la transition écologique doit également être sociale et territoriale”.
“Notre avancée sur ces sujets est déjà saluée”
Pour l’élu départemental et maire de Lombez, l’utilisation de l’enrobé à froid serait une “rupture avec les pratiques du passé” et “un choix clair en faveur d’une ingénierie publique qui s’engage durablement”. Jean-Pierre Cot rappelle à ce titre les engagements déjà pris par le Gers en matière de décarbonation de la route, à l’image du partenariat mené depuis quatre ans avec l’entreprise Colas sur la RD2, ou encore la phase de test menée sur la RD12. “Aujourd’hui, nous passons à une étape supérieure en rejoignant une recherche collaborative nationale portée par l’Institut de recherche appliquée et l’expérimentation en génie civil, aux côtés d’universitaires, d’industriels et autres collectivités”, souligne-t-il.
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Reste à savoir comment ce projet IDEE va se matérialiser à l’avenir. “Bien que ces solutions prometteuses nécessitent encore des optimisations, notre expertise et notre engagement en matière de décarbonation des infrastructures sont reconnus, et nous serons force de proposition pour les futurs sites tests”, assure d’ores et déjà Jean-Pierre Cot.
Les premiers lieux d’expérimentation liés au projet IDEE ne devraient être connus qu’à la fin de l’année ou au début de l’année prochaine, “avec l’espoir qu’une planche soit retenue dans le Gers, où notre avancée sur ces sujets est déjà saluée”, conclut l’élu.