Sébastien Lecornu a dévoilé mardi le projet de budget 2026 de l’État. Une trentaine de milliards d’euros d’économies sont prévues. Avec des conséquences concrètes dans la vie quotidienne de nombreux Français. On vous les détaille.
Des millions de Français vont devoir faire un effort financier en 2026. C’est ce qui ressort du projet de budget 2026 de l’État dévoilé mardi 14 octobre. Entre le gel de plusieurs barèmes et de nouvelles taxes, il va y avoir du changement dans notre quotidien. Le gouvernement souhaite faire une trentaine de milliards d’euros d’économies. Voici en détail les changements les plus important
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De nouveaux foyers vont payer des impôts
Les barèmes de l’impôt sur le revenu et de la CSG sont revus chaque année en fonction de l’inflation, pour tenir compte de la hausse des prix. Le projet de budget prévoit un gel du barème en 2026. Conséquence concrète : une partie des foyers qui échappaient à l’impôt vont devoir en payer, et les foyers dont les revenus ont augmenté vont peut-être changer de tranche d’imposition. Le ministère de l’Économie estime que 200 000 nouveaux foyers fiscaux pourraient servir payer l’impôt sur le revenu en 2026. Le gouvernement prévoit 1,9 milliard d’euros de recettes supplémentaires et 300 millions avec la CSG.

Des retraités vont payer davantage d’impôts
Les retraités bénéficient d’un abattement de 10 % quand ils remplissent leurs déclarations d’impôt (plafonné à 4399 euros sur les revenus de 2024). Cette aide devrait disparaître au profit d’un abattement forfaitaire de 2000 euros. Ce changement va faire grimper les impôts des retraités les plus aisés à partir de l’année prochaine.

De nouvelles franchises sur les médicaments
Le gouvernement Lecornu reprend la proposition du gouvernement de François Bayrou de doubler le montant et les plafonds annuels, des franchises médicales et des participations forfaitaires sur les boîtes de médicaments, les actes paramédicaux, les consultations médicales, les examens radiologiques et les analyses biologiques. Le montant de la franchise sur les médicaments passerait de 1 € à 2 € et de 2 € à 4 € pour les consultations médicales et les examens radiologiques. Le plafond annuel des franchises médicales et des participations forfaitaires passerait à 100 € par an au lieu de 50 €. La mesure rapporterait 2,3 milliards d’euros aux finances publiques.

Une taxe sur les liquides pour cigarettes électroniques
Les produits du vapotage sont dans le collimateur du gouvernement. Ils seraient taxés 30 à 50 centimes le flacon de 10 ml, selon le taux de nicotine qu’il contient. Ces e-liquides sont vendus en général entre 5 et 7 € les 10 ml. Il est prévu de mettre cette taxe en place au second semestre 2026. Le projet de budget propose également de légèrement augmenter la taxation du tabac à chauffer.

Le carburant E85 plus lourdement taxé
Le projet de budget mentionne la réduction progressive des avantages fiscaux jusqu’ici accordés au carburant E85. La hausse finale pourrait être comprise entre “40 et 50 centimes d’euros par litre”, a calculé l’association 40 millions d’automobilistes. De 0,71 € le litre, le E85 pourrait passer à 1,20 € le litre. Un coup dur pour les automobilistes qui ont fait le choix de rouler au bioéthanol en faisant modifier leur moteur pour installer un boîtier à plusieurs centaines d’euros.

Toutes ces mesures figurent dans le budget 2026 de l’État. Le débat qui va s’ouvrir au Parlement pourra modifier ce projet de budget selon le ou les amendements qui seront votés, ce qui signifie que toutes les mesures listées ci-dessous ne s’appliqueront pas forcément telles quelles. Pour le doublement des franchises médicales et participations forfaitaires, un décret est suffisant pour les valider, sans solliciter les parlementaires pour l’examiner.