October 14, 2025

"Horrifié", "inacceptable" : une mosquée interdit aux femmes de participer à une course à pied, polémique et vague d’indignation

l’essentiel
Les organisateurs de la course ont fait le choix d’exclure les participantes féminines. Les réactions, jusqu’au plus haut niveau, sont nombreuses face à un acte jugé “absolument inacceptable” dans un espace public. Des sanctions pourraient arriver.

La polémique gronde et les mots sont sans appel. À peine quelques heures après la tenue de la 12e édition de la Muslim Charity Run à Londres, ce qui aurait dû n’être qu’un événement joyeux et fédérateur au profit de la jeunesse et de l’aide humanitaire internationale s’est transformé en crise politique.

En cause : une exclusion jugée discriminatoire qui place la Mosquée de l’Est de Londres (East London Mosque) au cœur d’une tempête.

L’événement, qui a permis de récolter “des milliers de livres” au profit de multiples associations caritatives – des “banques alimentaires” au “soutien aux réfugiés” – a pourtant imposé une règle de participation qui a fait bondir les défenseurs de l’égalité.

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La course de 5 km, organisée dans le Victoria Park, un espace public de la capitale britannique, était en effet ouverte uniquement aux hommes, aux garçons et aux “filles de moins de douze ans”, excluant de fait les femmes et les adolescentes du droit de participer.

Le Ministre “horrifié” menace de sanctions pénales

La réaction du gouvernement britannique ne s’est pas fait attendre, et le ton employé révèle la gravité de la situation aux yeux de l’exécutif. Interrogé sur la radio LBC, Steve Reed, le ministre chargé des Communautés, a exprimé son indignation en utilisant des mots forts : “J’ai vu ces informations […] et j’ai été horrifié comme tout le monde. Il est absolument inacceptable que les femmes se voient interdire de participer à une course de loisirs dans un espace public alors que les hommes sont autorisés à le faire.”

Le ministre a immédiatement mis en lumière le caractère potentiellement illégal de la décision. Il s’est dit “certain” que la Commission pour l’égalité et les droits humains, l’organisme indépendant veillant au respect des droits fondamentaux, était déjà “au courant de ce cas” et allait “déterminer s’il y a eu une violation de la loi ou des règlements”.

Steve Reed a brandi la menace de la sanction : “Je suis sûr que des sanctions suivront si c’est approprié.”

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Cette position ferme souligne une ligne rouge que le gouvernement ne souhaite pas voir franchie : “Nous ne voulons pas d’une situation dans ce pays où les hommes sont autorisés à faire des choses que les femmes se voient interdire. Nous ne pouvons pas tolérer cela.”

La mosquée s’explique

Face à l’indignation générale et à la pression politique, la Mosquée de l’Est de Londres a tenté de se défendre, citée dans le journal The Times. Elle a justifié sa décision en affirmant que les “événements sportifs non mixtes étaient légaux” et “courants”.

Cependant, cette défense peine à convaincre les autorités locales. La mairie de Tower Hamlets, le quartier concerné, a rapidement demandé des “clarifications d’urgence” à l’organisation. Un porte-parole a tenu à rappeler l’engagement du conseil : “Nous sommes fermement engagés à garantir que les loisirs et les activités sportives dans Tower Hamlets soient inclusifs et accessibles.”

L’attention se tourne désormais vers la Commission pour l’égalité.

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