October 13, 2025

Natation : Ils veulent tous faire comme Léon Marchand… Pourquoi les nageurs français partent s’entraîner aux Etats-Unis

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Ce n’est pas la fuite des cerveaux mais la fuite des nageurs. Depuis le départ de Marchand en 2021, on compte de plus en plus de Tricolores qui s’expatrient aux États-Unis. Décryptage.

Après Léon Marchand, Lucien Vergnes, Swann Plaza et Chloé Braun, c’est au tour d’Albane Cachot. La jeune Toulousaine est la 5e nageuse des Dauphins du Toec à franchir l’océan Atlantique pour tenter l’aventure américaine. En janvier, elle s’envolera pour rejoindre Tempe et l’université d’Arizona State, le premier point de chute de Léon Marchand où nage actuellement Lucien Vergnes.

Léon Marchand, ici lors d’une compétition en Floride.
Léon Marchand, ici lors d’une compétition en Floride.
GETTY IMAGES NORTH AMERICA – CARMEN MANDATO

La native de la Ville rose âgée d’à peine 18 ans suit la tendance en vogue chez les nageurs tricolores ces derniers temps : s’expatrier aux États-Unis. « J’ai toujours voulu parler anglais, et la vie là-bas j’ai envie de découvrir ce que c’est, explique Albane Cachot. Puis je cherche aussi à apprendre de nouvelles techniques de nages… Bref, progresser. »

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« À part pour Léon… »

Cette « mode » de partir s’entraîner aux Etats-Unis a été lancée par Léon Marchand en 2021. Si de tout temps, certains nageurs tricolores partaient découvrir les techniques américaines – à commencer par Xavier Marchand, père de Léon, en 2004 – ils sont aujourd’hui une centaine à avoir déserté les couloirs de nages des bassins tricolores pour ceux du pays de l’Oncle Sam.

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Michel Coloma, directeur général des Dauphins du Toec et fin connaisseur de cet environnement chloré, décrypte le phénomène : « Au tout départ, ça a été initié parce que les nageurs voulaient voir autre chose. Mais ce qui a mis un vrai coup d’accélérateur c’est Léon (Marchand), il a lancé une mode. Bien malgré lui d’ailleurs car lui a fait ça pour acquérir un peu plus d’expérience sans couper les ponts avec son club et son entraîneur. Le but du jeu ce n’était pas ça, c’était de parfaire quelques aspects de sa nage. Mais comme les autres voient que ça marche pour lui, ils s’engouffrent là-dedans. »

Une des autres raisons qui explique cet engouement, c’est le système universitaire des Etats-Unis. Un système où tout est mis en œuvre pour faciliter la vie des sportifs de haut niveau, afin qu’ils puissent concilier études et entraînement, grâce à une organisation optimale. « Les universités américaines accueillent, contrairement à ce qu’il se passe en France, les sportifs à bras ouverts, avance Coloma. En leur proposant des bourses qui permettent de ne pas payer les frais de scolarité et avec des emplois du temps bien plus aménagés que ce que l’on peut faire ici. » Albane Cachot ne cache pas que cela a beaucoup pesé dans son choix : « Concilier le sport et les études, là-bas, c’est parfaitement organisé et à mon avis c’est ça qui encourage autant de Français à partir. Au niveau de la charge mentale, ça n’a rien à voir avec ici. »

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Consciente du problème, la Fédération Française de Natation* (FFN), sait qu’elle doit réagir : « On subit ça et on doit réagir structurellement », annonçait dans L’Équipe, Denis Auguin, le directeur technique national en juin. Mais pour l’instant, « je n’ai pas connaissance d’un plan mis en place par la FFN », concède Michel Coloma.

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Mais les nageurs voient-ils tous leurs performances s’améliorer à l’image de Léon Marchand, en nageant dans les bassins de 25 yards américains ? Des expériences se sont-elles mal passées ? « Je vais prendre la question à l’envers : à part pour Léon, je ne vois pas pour qui cela a été transcendant » conclut Coloma.

* Contactée, la FFN n’a pas donné suite

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