October 12, 2025

La Cour régionale des comptes salue la gestion financière de l’Ariège mais alerte sur un équilibre budgétaire fragilisé

l’essentiel
Dans son rapport, la Cour régionale des comptes d’Occitanie juge la situation financière du département de l’Ariège “globalement maîtrisée”. Malgré une dette quasi nulle et une politique d’investissement soutenue sans recours à l’emprunt, les magistrats pointent une fragilité croissante liée à la hausse des dépenses sociales et aux investissements pour la transition écologique.

La Cour régionale des comptes d’Occitanie a publié son rapport sur la situation financière du département de l’Ariège pour la période 2022-2025. Si les magistrats soulignent une gestion “globalement maîtrisée”, ils alertent sur un équilibre budgétaire fragilisé par la hausse des dépenses et la montée des investissements liés à la transition écologique.

Une situation financière saine malgré la conjoncture

Malgré un contexte économique dégradé, le département de l’Ariège affiche une situation budgétaire solide à fin 2024. Le recours à une stratégie financière prudente a permis de contenir l’endettement, qui s’établit à “un encours de dette inférieur à 4 € par habitant” et de constituer des “provisions non obligatoires (26 M€)” destinées à amortir les aléas conjoncturels.

La chambre régionale des comptes nuance toutefois l’usage de ces provisions, les jugeant “budgétairement inadaptées” au regard de la réglementation en vigueur. En parallèle, les dépenses d’équipement ont progressé de 22 % en 2023, atteignant “347 € par habitant contre 327 € dans la strate”, sans mobilisation d’emprunt.

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L’effet amortisseur de la renationalisation du RSA

En 2023, le département a expérimenté la renationalisation du revenu de solidarité active (RSA), transférant à l’État la gestion de l’allocation. Cette opération a permis de dégager “un solde positif de 2,1 M€” et de “procéder au remboursement anticipé de la quasi-totalité de sa dette pour 8,7 M€”.

Le droit à compensation versé par l’État a été évalué à 39,3 M€, pour un financement intégral via la reprise de ressources fiscales précédemment perçues par le Département, dont une part des DMTO (droits de mutation à titre onéreux).

Des dépenses sociales toujours dynamiques

Même hors RSA, les dépenses sociales ont représenté 39 % des charges de gestion en 2023. Elles ont progressé de “5 % entre 2022 et 2023” pour atteindre 57 M€. Cette hausse est portée par l’augmentation de l’allocation personnalisée d’autonomie (+ 2,9 %) et de la prestation de compensation du handicap (+ 9,5 %), dans un contexte de vieillissement démographique et d’élargissement du périmètre des aides.

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Le reste à charge pour le Département est évalué à 15,9 M€ en 2023. Les frais d’hébergement des personnes âgées, en forte hausse (+ 17,1 %), témoignent aussi de la pression croissante sur les finances sociales.

Une politique d’investissement soutenue sans emprunt

L’année 2023 a marqué un sommet d’investissement avec 67,8 M€, incluant le budget annexe pour le très haut débit. En 2024, le niveau reste élevé, atteignant 54,1 M€. Pour 2025, un pic d’investissement est prévu à 59,9 M€. Parmi les projets emblématiques figure la création d’une maison de répit à Tarascon-sur-Ariège pour un montant de 2,7 M€, dont 1 M€ inscrit au budget primitif.

Un équilibre fragile pour 2025

Les prévisions 2025 font état d’un “effet ciseaux” marqué avec une progression des charges de gestion de + 1,7 % et une baisse des produits de gestion de – 5 %. Cela entraînerait une chute de la capacité d’autofinancement nette à 43,7 M€, soit 14,2 M€ de moins qu’en 2022, obligeant le Département à mobiliser 9,1 M€ de son fonds de roulement tout en n’envisageant pas de recours à l’emprunt.

Néanmoins, la situation reste jugée saine : l’encours de dette est quasi nul (3 € par habitant) et le fonds de roulement couvrirait encore 65 jours de charges courantes.

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