Le dernier classement des Gîtes de France Lot-et-Garonne révèle que l’Albret est l’EPCI (communauté de communes ou agglomération) la mieux fournie en termes de gîtes. L’opération menée ce jeudi par l’organisme à l’office de tourisme de Nérac l’a confirmé.
En venant à Nérac ce jeudi matin dans le cadre de l’opération nationale “porteurs de projets” de Gîtes de France, Brigitte Hugon savait où elle mettait les pieds. Pourtant, à peine arrivée – “je n’ai pas eu le temps de poser le deuxième kakémono” – la directrice de la structure lot-et-garonnaise a été accueillie par de nombreuses personnes en quête de renseignements, informations et réponses à leur interrogation. “C’est bien le but de ces rencontres : les conseiller au mieux pour qu’ils réussissent leurs projets”, sourit l’Astaffortaise.
Dans l’Albret, le développement ce type d’offre d’hébergement touristique “est une tendance récente”. Mais qui a explosé, faisant de ce territoire “le mieux couvert du Lot-et-Garonne” devant la communauté de communes des Bastides du Haut-Agenais Périgord et celle du Val de Garonne. Au rayon des communes, Nérac se classe troisième derrière Casseneuil et Pailloles. Montagnac-sur-Auvignon pointe au sixième rang.
Les gîtes marchent mieux depuis la Covid
Depuis l’après-Covid, les Gîtes de France ont trouvé un second souffle, avec des chiffres croissants chaque année car “les Français partent moins en vacances à l’étranger”. Et, forts de leur label gage de qualité, les petits panneaux verts qui fêtent cette année leurs 70 ans, sont une valeur sûre pour les touristes. Même si Brigitte Hugon souligne que “Airbnb a complètement dérégulé le marché”. “Heureusement, le législateur est en train d’intervenir pour limiter leur champ d’action”. Cette année, Gîtes de France a été élu marque préférée des Français dans le domaine du tourisme.
Alors, forcément, les porteurs de projets se tournent vers le label qui peut distribuer jusqu’à cinq épis avant de se lancer. “On connaît les microstatistiques, les tendances du marché. On sait au mieux conseiller et accompagner les personnes qui souhaitent se lancer”, argumente la directrice. D’autant que sa structure est une des mieux placées pour aider à décrocher de précieuses subventions pour aider aux travaux de réfection du bâti ancien. “On sait aussi déconseiller un projet si on se rend compte qu’il ne sera pas viable”. Car en moyenne, les hébergeurs investissent 450 000 euros dans leurs gîtes.
4 millions d’euros de retombées économiques
Autrefois, c’étaient principalement les agriculteurs qui ouvraient des gîtes en France. Aujourd’hui, c’est différent. Ils ne sont plus qu’un tiers depuis l’arrivée des néoruraux, très adeptes de cette activité. Aussi, on voit beaucoup d’actifs se lancer dans cette activité depuis dix ans. “C’est particulièrement vrai dans le Lot-et-Garonne”. De fait, la moyenne d’âge diminue. On compte en 2025 518 hébergements Gîtes de France dans le 47, pour 281 propriétaires, soit une capacité d’accueil de 3 488 lits. Et cela implique 32 millions d’euros de retombées économiques directes ou indirectes sur le territoire, pour 329 emplois à temps plein direct, indirect et induits créés. Concernant l’Albret précisément, on compte 56 hébergements pour 395 lits en 2025. Qui représentaient environ 4 millions d’euros en termes de retombées économiques globales (plus de 28 0000 nuitées comptabilisées) et 39 emplois temps plein (source 2023).
Le marché n’est pas saturé, et les professionnels du tourisme ont de bons conseils. “Il manque par exemple des hébergements de grande capacité, pour deux, trois, quatre familles, souligne Brigitte Hugon. Des produits qui marchent très fort !” Un projet qui peut effrayer pour la morte-saison, mais “on peut le structurer pour l’adapter à cette période.” Car s’il y a une forte saisonnalité entre mai et septembre, les hébergeurs ont une carte à jouer sur de la location longue durée pour les professionnels le reste de l’année.