À un moment où les survols de drones posent un casse-tête à l’Europe, la sécurité des sites sensibles devient un enjeu majeur. À Albi, dans un laboratoire commun, l’IMT Mines et l’entreprise EPSI, spécialisée dans les radars par onde, travaillent aux solutions du futur.
Dans le domaine de la sécurité, un des enjeux majeurs est de réduire les fausses alertes. Que l’alarme ne se déclenche pas juste à cause du vent qui pousse des branches, d’une voiture qui passe trop près ou d’un agent d’entretien qui passe sur le site… Ces enjeux, cruciaux dans l’avenir, se jouent à Albi. Sur le campus de l’IMT Mines, dans le laboratoire que l’école d’ingénieur a en commun avec EPSI, le spécialiste français, installé à Toulouse, des systèmes de surveillance par onde continue.
L’entreprise était dernièrement à Albi pour présenter sa dernière innovation et les dernières recherches menées au sein du laboratoire. La gamme de radars de l’entreprise permet la protection de zones entre 0 et 55 hectares, via un système de radar à onde continue. L’engin détecte et géolocalise ainsi tous les individus, véhicules entrant sur la zone. Dès lors, l’enjeu est d’identifier si la personne est autorisée ou si elle est potentiellement hostile afin de réduire le taux de fausses alertes. C’est là que rentre en jeu la dernière innovation de l’entreprise : un système de tags connectés aux radars et remis aux personnes autorisées. “Cela représente une grande avancée pour nos clients”, assure Lucile Canourgues, directrice des opérations d’EPSI. L’entreprise propose cette application pour de nombreux usages : surveillance de sites protégés, de convois, zones portuaires et aéroportuaires…
Amélioration grâce à l’IA
Dans le même temps, au sein du laboratoire, des chercheurs travaillent sur des solutions allant encore plus loin, notamment sur l’utilisation de l’intelligence artificielle dans la détection. “Le montage de ce laboratoire dédié nous a permis d’avancer très vite et de passer le cap de l’industrialisation dès la 1re année”, indique le directeur de PSI. Le stock de données de clients (des ondes) de l’entreprise a permis d’entraîner l’IA en local, sans passer par des intervenants extérieurs. “La technologie radar est la meilleure et on l’améliore encore avec l’IA”, assurent les chercheurs.
Le laboratoire travaille également sur des doubles technologies, comme le couplage avec un système de vidéo. Le but est d’apporter de l’explicabilité à l’alerte et surtout de trouver un mode d’arbitrage en cas de désaccord entre les deux modes. “L’intérêt et l’enjeu sont d’automatiser au mieux le système de décision”, soulignent les chercheurs. Toujours dans le but de limiter au maximum les fausses alertes.