October 20, 2025

"C’est nous qui avons pris les devants" : Entre inflation et crise climatique, comment les piscinistes arrivent à garder la tête hors de l’eau

l’essentiel
Une baisse des ventes de 19 % n’inquiète pas le marché de la piscine qui retrouve un rythme normal après une envolée post-covid. Les professionnels albigeois, de leur côté, misent sur les mini-piscines et les innovations technologiques pour économiser la ressource en eau et l’entretien des bassins.

Alors que l’automne bat son plein, le temps est aux devis et à la réflexion pour les futurs possesseurs de piscine. Selon la Fédération des Professionnels de la Piscine (FPP), le marché a subi une baisse l’an dernier de 19 % des ventes.

L’inflation et les aléas climatiques de ces dernières années commencent-ils à éroder un secteur où la France est championne d’Europe ? Les professionnels présents au salon Habitarn à Albi tempèrent. “L’après-Covid a donné un très gros coup d’accélérateur”, développe Patrice Birobent, gérant de Prodipiscine. “Aujourd’hui, il y a une baisse, mais par rapport à une hausse exceptionnelle. On est en train de revenir sur les chiffres de 2019.”

Des économies par la technologie

Du côté des clients, “on n’a pas foncièrement un retour sur les questions de sécheresse”, constate Sébastien, le gérant d’Alliance piscine à Albi. Mais le climat et les économies de la ressource en eau restent un enjeu au moment de la conception des bassins. “On a pris les devants”, relève Jean-Christophe Lecocq, cogérant de Mondial piscine à Albi.

Sous la ligne de flottaison, de nouvelles technologies ont en effet fait leur apparition pour réduire à la fois la consommation en eau, mais aussi en électricité. “On n’a besoin désormais de ne la remplir qu’une fois et on la laisse telle quelle, avec une pompe à vitesse variable qui va énormément moins consommer”, développe Sébastien. L’hivernage a également subi des transformations. “Avant, on vidait la moitié de la piscine l’hiver, puis on la remplissait au printemps, relate Patrice Birobent. Désormais, on peut la laisser pleine toute l’année.”

Reste le phénomène d’évaporation, exacerbé par les fortes chaleurs. Mais là encore, les fabricants arrivent à innover. “On a des systèmes de couverture plus performants qui limitent l’évaporation quasiment à 0”, explique Jean-Christophe Lecocq.

Les mini-piscines ont la cote

Des envies d’économies pour les acquéreurs qui se traduisent par une baisse de la taille des piscines construites. Aujourd’hui, les bassins de moins de 10m², aussi appelés “mini-piscines”, ont la cote. “Même ceux qui ont les moyens d’avoir une grande piscine se tournent vers les mini”, détaille Sébastien.

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“On va avoir moins d’eau et moins d’électricité”, continue Jean-Christophe Lecocq. Et moins de formalités également, puisque ces dernières ne demandent ni déclaration préalable, ni permis de construire.

Loin d’être en crise, le marché de la piscine semble donc revenir à un rythme plus habituel après une embellie exceptionnelle. Un retour aux chiffres de 2019 qui, conjugué aux avancées technologiques et à l’attrait pour le format mini, dessine un secteur en pleine mutation.

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