Einav Zanzauker, mère de l’otage Matan Zanzauker, réagit à l’accord déclaré par le président américain sur la place des otages à Tel Aviv, le 9 octobre 2025. MAYA LEVIN / AFP
Après deux ans de guerre, Israël et le Hamas palestinien se sont entendus tôt ce jeudi 9 octobre sur un cessez-le-feu à Gaza dans le cadre du plan de Donald Trump visant à établir une paix « durable » dans la région, le président américain disant tabler sur un retour des otages lundi.
Dans un message sur son réseau Truth Social, le président américain s’est dit « fier d’annoncer qu’Israël et le Hamas ont tous deux accepté la première phase » de son plan de paix pour Gaza, dans le cadre de pourparlers indirects à Charm el-Cheikh, en Egypte.
Le président palestinien Mahmoud Abbas a salué l’accord sur Gaza, disant espérer qu’il puisse mener à la création d’un Etat palestinien. Dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux, il a « accueilli favorablement l’annonce par le président américain Donald Trump d’un accord visant à mettre fin à la guerre dans la bande de Gaza », et a « exprimé l’espoir que ces efforts soient le prélude à une solution politique permanente (…) conduisant à la fin de l’occupation israélienne de l’Etat de Palestine et à l’établissement d’un Etat palestinien indépendant ».
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Le ministre des Finances d’extrême droite, Bezalel Smotrich, a cependant déjà dit qu’il ne votera pas en faveur de l’accord sur Gaza. « Il y a une peur immense des conséquences [impliquées par le fait de] vider les prisons et de la remise en liberté de la prochaine génération de dirigeants terroristes (…) », a écrit le ministre d’extrême droite sur X. « Ne serait-ce que pour cette raison, nous ne pouvons pas participer à des célébrations à court terme ni voter en faveur de cet accord. »
Une « première étape cruciale »
Emmanuel Macron a salué ce jeudi « l’espoir immense » soulevé par l’accord entre Israël et le Hamas et émis l’espoir qu’il permette « l’ouverture d’une solution politique fondée sur la solution à deux Etats ». « La France se tient prête à contribuer à cet objectif. Nous en discuterons dès cet après-midi à Paris avec nos partenaires internationaux », a-t-il écrit sur le réseau X, en référence à une réunion qui doit se tenir pour discuter des modalités d’un après-guerre. Il a ajouté qu’il appelait Israël et le Hamas à « respecter strictement les termes » de l’accord.
Le chancelier allemand, lui, a jugé encourageante l’annonce de l’accord entre Israël et le Hamas sur un cessez-le-feu à Gaza et s’est dit « confiant » pour une solution cette semaine. « Les développements en Israël sont encourageants (…) Nous observons bien sûr la situation de très près et restons confiants qu’une solution puisse être trouvée cette semaine », a déclaré Friedrich Merz, lors d’une conférence de presse à Berlin.
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La cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas a salué l’accord trouvé entre Israël et le Hamas sous l’égide de Donald Trump, la qualifiant de « réussite diplomatique majeure ». « L’accord sur la première phase du processus de paix à Gaza marque une percée significative », a-t-elle affirmé sur le réseau social X. « L’UE fera tout son possible pour soutenir sa mise en œuvre. »
« Profond moment de soulagement »
L’accord sur le cessez-le-feu à Gaza entre Israël et le Hamas représente « un profond moment de soulagement qui sera ressenti partout dans le monde », a affirmé ce jeudi le Premier ministre britannique Keir Starmer. Le leader travailliste a salué dans un communiqué les « efforts diplomatiques inlassables » de l’Egype, du Qatar, de la Turquie et des Etats-Unis pour parvenir à cette « première étape cruciale » et appelé à ce qu’il s’applique « dans son intégralité, sans délai » et « s’accompagne de la levée immédiate de toutes les restrictions pesant sur l’aide humanitaire » pour Gaza.
En Espagne, le Premier ministre socialiste Pedro Sánchez s’est « félicité » de l’accord Hamas-Israël, ajoutant espérer qu’il « marque le début d’une paix juste et durable ». « Il est maintenant temps de dialoguer, d’aider la population civile et de se tourner vers l’avenir. Avec espoir. Mais aussi avec justice et mémoire. Pour que les atrocités vécues ne se reproduisent jamais », a déclaré sur X Pedro Sánchez.
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Le président turc Recep Tayyip Erdogan a remercié ce jeudi le président américain Donald Trump et s’est dit « très satisfait » de l’accord sur un cessez-le-feu à Gaza. « Je suis très satisfait que les négociations entre le Hamas et Israël, tenues à Charm el-Cheikh et auxquelles la Turquie a également contribué, aient abouti à un cessez-le-feu à Gaza. Je tiens à exprimer ma gratitude, en particulier au président américain Trump, (…) ainsi qu’à nos pays frères, le Qatar et l’Egypte », a affirmé le chef de l’Etat turc sur X.
Le ministre égyptien des Affaires étrangères a salué un « moment crucial » après l’annonce d’un accord sur un cessez-le-feu à Gaza. C’est « un moment crucial dans la guerre à Gaza », a déclaré Badr Abdelatty dans un communiqué précisant que le chef de la diplomatie égyptienne se rend jeudi à Paris pour une réunion ministérielle afin de « discuter des dispositions concernant la situation » dans le territoire palestinien ravagé par plus de deux ans de guerre.
De son côté, la Chine a dit espérer un cessez-le-feu « permanent » à Gaza après l’accord auquel Israël et le Hamas sont parvenus concernant la première phase du plan Trump visant à ramener la paix dans le territoire. « La Chine espère qu’un cessez-le-feu permanent et complet sera obtenu au plus vite à Gaza afin d’atténuer dans les faits la crise humanitaire et d’apaiser les tensions régionales », a déclaré Guo Jiakun, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères. « La Chine prône le respect du principe de la gouvernance de la Palestine par les Palestiniens et promeut la mise en œuvre de la solution à deux Etats » a-t-il dit lors d’une conférence de presse régulière.