Réunies à Cahors, la CCI du Lot et la Banque de France ont présenté leur baromètre économique régional et départemental. Face à une conjoncture incertaine, les entreprises lotoises témoignent d’une vigilance accrue.
Ce mercredi 8 octobre, la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) du Lot et la Banque de France ont réuni les acteurs économiques dans les locaux de la CCI à Cahors pour présenter leur baromètre de conjoncture. Explications en Occitanie et dans le Lot.
Globalement, les huit premiers mois de l’année ont été marqués par une croissance régionale modérée, sur fond d’incertitude économique persistante. La demande intérieure reste faible et les entreprises privilégient l’épargne à l’investissement, malgré la baisse notable de l’inflation et des taux d’intérêt. Le ressenti des chefs d’entreprise évolue également : leur confiance se dégrade, avec un solde d’opinion devenu négatif concernant le chiffre d’affaires, l’investissement et la rentabilité.
Une analyse sectorielle permet de préciser les dynamiques à l’œuvre
L’industrie conserve un certain dynamisme grâce à la filière aéronautique, mais les niveaux attendus en début d’année ne sont pas atteints. Les entreprises ajustent leurs effectifs, principalement via une réduction de l’intérim, pour préserver leurs marges. Les trésoreries, initialement fragilisées, retrouvent un équilibre grâce à la stabilisation des coûts de production. “Les trésoreries, qui s’étaient un peu dégradées en début d’année, se sont stabilisées”, résume Fabrice Mengual, directeur départemental de la Banque de France. “Des tensions ponctuelles subsistent. En résumé, l’industrie tient bon, avec des prix globalement stables.”
Dans les services marchands, l’activité ralentit après une fin d’année 2024 dynamique. Les trésoreries sont jugées serrées et les anticipations de rentabilité se détériorent. Quelques hausses de tarifs ont été constatées, notamment dans l’hébergement. Du côté du bâtiment, le recul du gros œuvre pèse sur la croissance, alors que le second œuvre maintient une dynamique modérée. Les travaux publics, soutenus par de grands chantiers, pâtissent de la lente adoption de la loi de finances, provoquant une demande publique faible au 1er trimestre et une pression à la baisse sur les prix.
Une tendance prudente dans le Lot
Dans le département, les résultats du deuxième trimestre illustrent cette tendance prudente. L’enquête menée par la CCI du Lot auprès de 101 entreprises, tous secteurs confondus, révèle une baisse du chiffre d’affaires pour 39 % des répondants, une proportion plus faible qu’à l’échelle régionale (44,1 %). Toutefois, la stabilité progresse : 46,3 % des entreprises lotoises indiquent un maintien de leur activité (36,5 %). Côté effectifs, 84 % des sociétés déclarent ne pas avoir modifié leur personnel (contre 72 % en Occitanie), un indicateur de prudence mais aussi de résilience locale. “L’économie lotoise conserve une structure solide, notamment grâce à la diversification de ses activités”, ajoute Fabrice Mengual.
La rentabilité semble également se redresser : 63,9 % des dirigeants constatent une stabilité de leurs marges, un chiffre supérieur à la moyenne régionale (55,1 %). Jugées moyennes par près de la moitié des entreprises lotoises, les trésoreries montrent une légère amélioration par rapport au trimestre précédent. Cependant, les anticipations pour le troisième trimestre demeurent réservées : le solde d’opinion sur le chiffre d’affaires recule à – 33 % (contre – 10 % précédemment), et les carnets de commandes sont jugés modestes.
Néanmoins, les chefs d’entreprise lotois se montrent un peu plus confiants que leurs homologues régionaux quant à l’avenir de leurs structures, avec un solde d’opinion légèrement positif. “Malgré les incertitudes, heureusement que les entrepreneurs continuent à avancer. Ce sont eux qui maintiennent l’économie à flot. Grâce à leur volonté et leur résilience, le tissu économique tient encore debout”, conclut Jean Hugon, président de la CCI.