Resté en l’état depuis la catastrophe du 21 septembre 2001 dont il est le dernier témoin, le bâtiment OMS, route d’Espagne, va être détruit. Un nouveau site, lieu de vie de l‘Oncopole, va voir le jour.
Vingt-quatre ans après l’explosion de l’usine chimique AZF, l’ex-Onia, c’est vraisemblablement le dernier vestige, resté tel quel pendant toutes ces années, de la catastrophe. Avec son toit arrondi caractéristique, le bâtiment OMS, grande carcasse vide de béton gris qui a abrité plusieurs activités industrielles, est le témoin muet du drame responsable de la mort de 31 personnes, le 21 septembre 2001.
À ses côtés, route d’Espagne, l’immense clinique du cancer est née à la place du site chimique, lui-même ex-poudrerie. Et Sanofi a été remplacée par Evotec et son usine de biomédicaments. Un peu plus loin, le téléphérique relie, depuis 2022, l’Oncopole au à l’hôpital Rangueil et à l’université Paul-Sabatier en survolant la Garonne.
Pour le “ totem” OMS aussi, une page se tourne. En octobre ou novembre, il va être démoli pour laisser place au “ Hub ”, un bâtiment neuf composé de trois parties, et qui va jouer le rôle, comme son nom l’indique, de carrefour et point de rencontre pour l’Oncopole qui manque encore d’un lieu de vie.
Le toit endommagé
Pour cela, les promoteurs, le Toulousain Villes et Territoires, et le Tarbais Sopic, ont mêlé plusieurs usages. La plus grande partie des 10 000 m2 prévus sera occupée par des bureaux transformables en laboratoires pharmaceutiques. Au centre du bâtiment se trouvera un restaurant. Dans cet immeuble en L, qui épousera l’angle de la route d’Espagne et de la rue Irène-Joliot-Curie, seront aussi une salle d’escalade (côté Oncopole) et une microcréche de 15 places. À l’arrière seront aménagés deux parkings de 153 places en surface et 139 en sous-sol.
Les promoteurs ont aussi fait le choix d’ouvrir le site sur l’extérieur, notamment côté Oncopole. Pas de clôture ici mais un parvis végétalisé sur lequel donnera la grande terrasse du restaurant et qui sera traversé par des passages, notamment pour accéder au téléphérique. Du mobilier urbain et une œuvre d’art ont été commandés.
Ce projet, né il y a déjà cinq ans dans le cadre de l’appel “ Dessine moi Toulouse ” lancé par mairie, qui portait sur des lieux atypiques, a évolué. La première version visait à conserver la halle du bâtiment OMS. Mais les études techniques ont révélé des obstacles. L’explosion d’AZF a endommagé le bâtiment en projetant notamment sur son toit des particules d’amiante. Squatté, ce site a aussi subi des incendies. “Nous n’avons pas pu le conserver”, avance Camille Nunes, directrice générale de Villes et Territoires.
Les premiers travaux vont d’ailleurs consister à désamianter le bâti. De même que, lors du terrassement, le sol sera sondé pour s’assurer qu’il n’y a pas d’obus issus des bombardements de la Seconde Guerre mondiale.
La location des espaces va bon train puisqu’à ce jour, poursuit Camille Nunes, “plus de 60 % du bâtiment” est loué, comme la salle d’escalade. L’ouverture du Hub est prévue pour 2027.
COMMEMORATIONS
Le 21 septembre 2001, à 10 h 17, un stock de plusieurs tonnes de nitrate d’ammonium explosait dans l’enceinte de l’usine AZF. Comme chaque année depuis la catastrophe AZF, des commémorations auront lieu ce dimanche. Entre 9h et 10h, une cérémonie aura sur la stèle érigée par les anciens salariés réunis au sein de l’association AZF – Mémoire et Solidarité. A 10h, sur le mémorial de la route d’Espagne, aussi sur l’ancien site, une cérémonie en mémoire des victimes aura lieu en présence des officiels, avec dépôt d’une gerbe. A noter aussi qu’un autre hommage sera rendu, cette fois-ci lundi 22 Septembre à 8h au lycée Gallieni. Les personnels du lycée, durement touché, “ont décidé de commémorer entre adultes cet évènement si ancré dans l’esprit des Toulousains” indique le site de l’établissement.